Introduction

Le post-secondaire peut être une période décourageante pour les étudiants-es qui doivent s’adapter à un environnement nouveau et inconnu. Pour beaucoup d’entre eux et elles, il y a des exigences académiques, de nouveaux rôles et des identités d’apprenants-es à négocier, et une séparation des relations établies avec la famille et les amis-es.1 Ces changements et ces sentiments d’accablement peuvent avoir un impact significatif sur la santé mentale d’un-e étudiant-e. Un sentiment d’appartenance peut permettre à un individu de se sentir valorisé et accepté, et peut être facilité par des interactions sociales, académiques et professionnelles.2  Si de solides amitiés et la pair-aidance sont essentielles pour une transition réussie vers l’enseignement postsecondaire, il va de soi que les étudiants-es qui rencontrent des difficultés à nouer des relations avec leurs pairs-es peuvent avoir du mal à s’adapter. La recherche indique que l’isolement, la solitude et le manque d’intégration sociale sont des facteurs courants qui contribuent à l’abandon des études.2

Les étudiants-es qui ont des relations plus fortes avec leurs pairs-es démontrent des niveaux plus élevés d’adaptation à l’enseignement postsecondaire, tandis que les étudiants-es qui ont déclaré avoir des relations problématiques s’adaptent moins bien.2

Qu’est-ce qu’une relation platonique ?

Selon Weger et al.1, une amitié platonique saine est une amitié où 2 personnes partagent un profond sentiment d’attention et de soutien l’une envers l’autre, mais sans l’implication de sentiments romantiques ou sexuels. Pour les étudiants-es de l’enseignement postsecondaire, ces types d’amitiés sont cruciaux – ils fournissent une base de confiance, de soutien émotionnel et de camaraderie, autant d’éléments essentiels pour relever les défis de leur vie éducative.

Relations saines et relations malsaines

Relations sainesRelations malsaines
Égalité –  Les 2 partenaires partagent le pouvoir et les efforts dans la relation.            Contrôle –  L’un des partenaires domine, prend les décisions ou contrôle l’autre.
Honnêteté – Communication ouverte et sincère sur les sentiments et les préoccupations.             Détournement cognitif (gaslighting) – Un partenaire manipule l’autre pour qu’il doute de sa réalité.
Être soi-même – Vous vous sentez à l’aise et vous n’avez pas à changer qui vous êtes.Humiliation – Injures, rabaissement ou embarras devant d’autres personnes.
Communication ouverte – Les partenaires écoutent les pensées et les sentiments de l’autre.    Blâme – L’un des partenaires fait toujours culpabiliser l’autre pour ses problèmes.
Respect – Bienveillance, soutien et prise en compte des sentiments de l’autre. Pression – L’un des partenaires oblige l’autre à faire des choses qui ne lui conviennent pas.
Sécurité – Sécurité émotionnelle et physique sans crainte de préjudice.         Menaces – Utilisation de la peur, de la culpabilité ou du préjudice (physique ou émotionnel) pour contrôler le ou la partenaire.
Soutien Encouragement et attention aux objectifs et au bien-être de l’autre. Imprévisibilité – Marcher sur des œufs en raison de fréquents changements d’humeur ou de colère.
Confiance – Fiabilité, honnêteté et souci des intérêts de l’autre.             Violence physique – Frapper, pousser, détruire des biens ou toute autre forme de violence.

Jeunesse, J’écoute3

Impact sur la santé mentale et les études

La formation de nouvelles amitiés et de relations peut avoir un impact sur la santé mentale et les études d’un-e étudiant-e de plusieurs façons. Klaiber et al.4 constatent que les conflits dans une relation peuvent causer du stress et de la tension, ce qui peut avoir un impact sur la productivité, et que la gestion des sentiments peut devenir accablante. Une relation positive peut aider les étudiants-es à maintenir leur réussite scolaire, leur productivité et leur santé mentale.

Les conflits peuvent résulter d’une mauvaise communication, de priorités académiques différentes, de problèmes de colocation ou de désaccords sur la propreté, le bruit et les horaires, qui peuvent tous avoir un impact sur la santé mentale et la concentration. La jalousie ou l’exclusion peuvent entraîner du ressentiment si un-e ami-e passe plus de temps avec les autres. Le manque de soutien en période de stress peut créer une distance émotionnelle, tandis que la concurrence pour les opportunités peut provoquer des tensions et des comparaisons.

Il existe une corrélation positive entre l’estime de soi et l’attachement aux pairs-es : les personnes qui ont une haute estime d’elles-mêmes ont une attitude plus positive envers elles-mêmes, ont davantage confiance en elles et sont plus à même de nouer des relations saines avec leurs pairs-es.1 Ceci est important car les étudiants-es qui ont une faible estime d’eux-mêmes peuvent s’engager dans des amitiés toxiques, les percevant comme normales ou pensant qu’ils et elles méritent d’être traités-es de la sorte.

Promouvoir des relations saines sur le campus

Se faire des amis-es dans l’enseignement postsecondaire peut sembler intimidant au début, mais il existe de nombreuses possibilités de se lier d’amitié. De nombreux établissements proposent des blogues et des articles contenant des conseils pour se faire des amis-es sur le campus.

Des moyens faciles de s’impliquer :

  • Rejoignez des clubs, des équipes sportives ou des événements d’orientation.
  • Trouvez des groupes qui correspondent à vos centres d’intérêt (par exemple, clubs d’artisanat, sports intra-muros, etc.).

En classe :

  • Entamez une conversation avec votre voisin-e.
  • Utilisez des moyens simples pour briser la glace, par exemple en discutant du cours ou du matériel pédagogique.

Vivre sur le campus :

  • Laissez votre porte ouverte pour encourager la socialisation (si cela est autorisé en raison des risques d’incendie).
  • Participez aux événements organisés dans les résidences pour rencontrer de nouvelles personnes.

Les médias sociaux peuvent être un outil précieux :

  • De nombreux établissements disposent de groupes en ligne où les étudiants-es peuvent être en contact avant d’arriver sur le campus.

En étant proactif, ouvert à de nouvelles expériences et en participant à des événements, la formation d’amitiés peut rendre plus agréable l’enseignement postsecondaire. Des relations platoniques saines peuvent aider les individus à réduire leur anxiété et leur sentiment d’isolement et de solitude. Le manque de soutien social est un facteur déterminant de la santé mentale, qui peut inclure des symptômes dépressifs chez les étudiants-es de l’enseignement postsecondaire. 

De nombreux établissements ont profité de l’occasion pour créer des blogues et des articles sur les façons dont les étudiants-es peuvent se faire des amis-es sur le campus et élargir leur cercle social.

Making friends at university | Undergraduate Programs | University of Waterloo (Se faire des amis-es à l’université | Programmes de premier cycle | Université de Waterloo)

How to Make Friends in Post-secondary – Student Blog – Toronto Metropolitan University (TMU) (Comment se faire des amis-es dans le postsecondaire – Blogue étudiant – Université métropolitaine de Toronto (TMU))

Friendships and Connections – Students | University of Saskatchewan (Amitiés et liens – Étudiants-es | Université de Saskatchewan)

Ressources à partager : 

Engagement social – Centre d’innovation en santé mentale sur les campus

La ressource sur l’engagement social du Centre d’innovation en santé mentale sur les campus aide les étudiants-es à surmonter les obstacles à la socialisation en leur fournissant des stratégies pour s’inscrire à des clubs, assister à des événements et acquérir de la confiance dans les conversations. Elle souligne également l’importance des amitiés pour le bien-être mental.

Guide pratique sur la santé mentale des étudiants-es aux cycles supérieurs

Le guide pratique sur la santé mentale des étudiants-es aux cycles supérieurs est particulièrement utile pour les étudiants-es confrontés-es au stress universitaire, à l’anxiété ou à l’épuisement professionnel, qui peuvent rendre la vie sociale difficile. Elle propose des stratégies d’autosoins, des conseils de gestion du temps pour équilibrer les études et la vie sociale, ainsi que des conseils pour trouver un soutien par les pairs-es ou des possibilités de mentorat.

Episode 18 – Pathways to Wellness: An Indigenous Resource for Student Wellness and Success – Centre for Innovation in Campus Mental Health (Épisode 18 – Des voies vers le bien-être: Une ressource autochtone pour le bien-être et la réussite des étudiants-es – Centre d’innovation en santé mentale sur les campus)

Cette ressource met l’accent sur le rôle de la communauté et de l’appartenance dans le bien-être, en proposant des approches culturellement inclusives pour former des amitiés. Elle encourage les étudiants-es à rechercher des réseaux de soutien, tels que les centres culturels ou les groupes étudiants, afin de favoriser des liens significatifs. Ensemble, ces ressources fournissent une approche complète pour aider les étudiants-es à construire et à maintenir des amitiés platoniques solides tout en naviguant dans la vie post-secondaire.

    References

  1. Weger H Jr, Cole M, Akbulut V. Relationship maintenance across platonic and non-platonic cross-sex friendships in emerging adults. J Soc Psychol. 2019;159(1):15-29. doi:10.1080/00224545.2018.1439876.[][][]
  2. Maunder RE. Students’ peer relationships and their contribution to university adjustment: the need to belong in the university community. J Furth High Educ. 2018;42(6):756-768. doi:10.1080/0309877X.2017.1311996.[][][]
  3. Relations saines versus relations malsaines [Internet]. Jeunesse, J’écoute ; 2023 [repéré le 26 mars 2025]. Disponible à : https://jeunessejecoute.ca/information/relations-saines-versus-relations-malsaines/[]
  4. Klaiber P, Whillans AV, Chen FS. Long-term health implications of students’ friendship formation during the transition to university. Appl Psychol Health Well-Being. 2018;10(3):290-308. doi:10.1111.[]