La violence entre partenaires intimes

Qu’est-ce que la violence entre partenaires intimes ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la violence entre partenaires intimes comme « un comportement au sein d’une relation intime qui cause un préjudice physique, sexuel ou psychologique, y compris des actes d’agression physique, de coercition sexuelle, de maltraitance psychologique et de contrôle ».1

La violence entre partenaires intimes peut survenir à tout moment au cours d’une relation ou même après la fin de celle-ci, indépendamment du sexe et de l’orientation sexuelle des partenaires, de la cohabitation, de l’intimité sexuelle ou du statut, et elle peut se produire en privé, en public ou en ligne.2 Si la violence entre partenaires intimes touche des personnes de toutes races, de tous âges, de tous sexes, de tous niveaux d’éducation, de toutes religions et de tous milieux socio-économiques, les femmes en sont plus souvent victimes que les hommes, puisque 8 victimes de violence entre partenaires intimes sur 10 sont des femmes.3

Bien que des améliorations aient été apportées au règlement 131/16 du ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario* pour renforcer la protection des étudiants-es de l’enseignement supérieur victimes de harcèlement et de violence sexuelle, la violence entre partenaires intimes et l’accessibilité au soutien restent un sujet de préoccupation. Une enquête sur la violence sexuelle menée auprès d’étudiants-es d’universités et de collèges de l’Ontario a révélé que seuls-es 22 % des répondants-es des universités et 30 % des répondants-es des collèges connaissaient et comprenaient les procédures de signalement et savaient où et comment obtenir de l’aide sur le campus.4 La recherche indique qu’une proportion considérable d’étudiantes canadiennes de première année arrivent déjà sur le campus avec des antécédents de violence sexuelle et ne sont pas préparées à faire face aux agresseurs-ses au cours de leur carrière universitaire, ce qui souligne la nécessité pour les campus de fournir de l’aide à ces personnes.5

Les confinements, l’isolement social et les pressions économiques dues à la pandémie de COVID-19, ainsi que le manque de soutien au logement (c’est-à-dire de l’aide pour obtenir un logement ou vivre de façon indépendante), ont augmenté le nombre de cas de violence entre partenaires intimes et ont des conséquences néfastes pour les personnes confrontées à la violence entre partenaires intimes en limitant leur accès aux refuges et aux services du campus.6,7

En 2024, plus de 90 municipalités de l’Ontario ont déclaré que la violence entre partenaires intimes est une épidémie.8 Le projet de loi 173, la Loi sur l’épidémie de violence entre partenaires intimes, indique que le gouvernement de l’Ontario reconnaîtra la violence entre partenaires intimes comme une épidémie dans la province.

Les relations se situant sur un spectre, il est parfois difficile de repérer les signes indiquant qu’une relation passe d’une situation saine à une situation malsaine, d’une situation sûre à une situation dangereuse. La violence entre partenaires intimes est stéréotypée comme étant strictement de la violence physique, mais elle peut souvent être beaucoup plus subtile que cela et ne pas inclure d’autres formes d’abus. Il n’y a pas de seuil de violence ou de malaise à atteindre avant de demander de l’aide. Si vous ne vous sentez pas à l’aise, demandez de l’aide.

Les signes d’alerte typiques d’un-e partenaire violent-e sont les suivants9 :

  • crises explosives ou sautes d’humeur
  • possession/contrôle du comportement (par exemple, ce que vous portez, où vous pouvez aller, l’argent)
  • isolement de vos amis ou de votre famille
  • minimisation continuelle de vos sentiments
  • manipulation de vos croyances spirituelles pour justifier un comportement contrôlant ou abusif
  • consultation de votre téléphone, de votre boite courriel électronique et de vos comptes sans votre permission
  • menaces envers vous, vos proches et/ou de vos amis
  • tout type d’agression physique ou verbale

Intersectionnalité

« Sans intersectionnalité, nous n’obtenons qu’une partie de l’image et les images partielles nous limitent à des réponses partielles pour les survivants-es. » 10 – Centre de recherche et d’éducation sur la violence envers les femmes et les enfants, Université Western

  • Les femmes autochtones sont plus susceptibles d’être victimes de violence entre partenaires intimes (61 %) que les femmes non autochtones (44 %).2
  • Près d’un homosexuel, bisexuel ou autre homme ayant des rapports sexuels avec des hommes sur 3 déclare avoir subi de la violence physique et/ou sexuelle entre partenaires intimes au cours de sa vie.11
  • Plus de 50 % des femmes en situation de handicap* ont déclaré avoir été victimes de violence entre partenaires intimes, contre 37 % des femmes n’étant pas en situation de handicap.2
  • Environ 25 % des Canadiennes appartenant à une minorité visible ont déclaré avoir été victimes de violence entre partenaires intimes entre 15 et 24 ans.2
  • 67 % des femmes LGB+ ayant vécu une relation avec une partenaire intime ont déclaré avoir subi au moins un type de violence entre partenaires intimes depuis l’âge de 15 ans, contre 44 % des femmes hétérosexuelles.2

Quel est l’impact de la violence entre partenaires intimes sur la santé mentale des étudiants-es ?

La violence entre partenaires intimes peut engendrer divers problèmes à court et à long terme, tels que1,12,13 :

·       détresse psychologique

·       dépression et anxiété

·       syndrome de stress post-traumatique

·       impacts négatifs sur les études

·       comportement suicidaire

·       phobies et troubles paniques              –

·       augmentation de la consommation de substances psychoactives

·       mauvaise santé générale

·       troubles de l’alimentation

·       désengagement académique

·       troubles psychosomatiques

·       automutilation

 

Par ailleurs, les sentiments de culpabilité, de honte, d’humiliation, de perte et de manque de contrôle sont fréquents chez les victimes de violence entre partenaires intimes, ce qui contribue à la dépression et à une mauvaise estime de soi.12

Conseils de sécurité personnelle

Ces conseils peuvent vous aider, vous ou une personne de votre entourage, à rester en sécurité lors d’un incident de violence entre partenaires intimes.

  • Connaissez votre environnement et sachez où se trouvent toutes les sorties.
  • Ayez toujours votre téléphone à portée de main.14
  • Si vous sentez qu’une dispute se prépare entre vous et votre partenaire abusif-ve, essayez de la déplacer dans un endroit où il y a plus d’une sortie.14
  • Gardez les contacts d’urgence, les lignes d’assistance et les services sous des noms de code dans votre téléphone cellulaire.14
  • Consignez chaque incident survenu avec votre partenaire, en indiquant la date, l’heure, les blessures (avec des photos si possible), ce qui a été dit et la description du ou des incidents.14
    • Vous pouvez également imprimer les messages textes, les courriels, les publications sur les médias sociaux, les journaux d’appels et enregistrer les messages vocaux des abus.
  • Créez un mot-code à envoyer à vos amis-es et à votre famille lorsque vous avez besoin d’aide.
  • Conservez votre portefeuille et vos clés de voiture dans des endroits facilement accessibles.

Ressources sur la violence entre partenaires intimes

Centre for Research & Education on Violence Against Women & Children (CREVAWC) (Centre de recherche et d’éducation sur la violence faite aux femmes et aux enfants)

L’université Western offre une formation en ligne gratuite sur la violence entre partenaires intimes. Les formations portent notamment sur la manière de répondre aux révélations de violence sexuelle sur les campus de l’Ontario, sur la formation des voisins-es, des amis-es et des familles, ainsi que sur des conseils en matière d’évaluation et de gestion des risques.

Le CREVAWC propose également une série d’infographies sur la violence entre partenaires intimes concernant divers groupes et populations.

Trousse d’outils du CISMC sur la réponse à la violence sexuelle sur le campus

Cette trousse d’outils du CISMC fournit aux parties prenantes des campus les informations nécessaires pour améliorer ou développer des programmes d’intervention en cas de violence sexuelle. Il aborde également les impacts de la violence sexuelle sur la santé mentale et fournit des exemples de pratiques exemplaires et prometteuses en matière de réponse à la violence sexuelle dans les établissements d’enseignement postsecondaire.

Application iHEAL

Soutenue par l’Agence de santé publique du Canada, une collaboration entre l’Université Western, l’Université du Nouveau-Brunswick et l’Université de la Colombie-Britannique a permis de développer cette application anonyme gratuite pour soutenir les femmes victimes de violence entre partenaires intimes et de violence domestique. iHEAL fournit aux utilisateurs des ressources et des services dans leur région afin d’améliorer leur santé, leur sécurité et leur bien-être. Une courte vidéo d’information sur l’application est disponible ici.

Espoir pour le mieux-être

Disponible en plusieurs langues (anglais, français, cri, ojibway et inuktitut), Espoir pour le mieux-être dispose d’une ligne téléphonique et d’un clavardage en ligne disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, avec des conseillers-ères culturellement compétents-es pour tous les peuples autochtones du Canada. Espoir pour le mieux-être peut intervenir en cas de crise, aiguiller vers des services communautaires et apporter un soutien émotionnel.
Ligne d’assistance gratuite : 1-855-242-3310

(L’amour, c’est le respect)

Ce site Web américain propose des informations et des ressources sur les relations saines et malsaines et sur la sécurité personnelle.

The Culture of Respect: CORE Blueprint Program (La culture du respect : Programme CORE Blueprint)

Ce rapport présente un projet pilote lancé aux États-Unis concernant les réponses et la prévention des violences sexuelles sur les campus par les établissements d’enseignement supérieur.

 

Références

  1. Organisation mondiale de la santé. Violence à l’encontre des femmes [Internet]. Organisation mondiale de la santé ; 2021 [repéré le 13 février 2024]. Disponible sur : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/violence-against-women
  2. Gouvernement du Canada. Fiche d’information : violence entre partenaires intimes [Internet]. Gouvernement du Canada; 2022 [repéré le 4 février 2024]. Disponible sur : https://www.canada.ca/fr/femmes-egalite-genres/violence-fondee-sexe/violence-entre-partenaires-intimes.html
  3. Gouvernement de l’Ontario. Violence conjugale [Internet]. 2023 [repéré le 13 février 2024]. Disponible sur : https://www.ontario.ca/fr/page/violence-conjugale
  4. CCI Research. Summary report of the student voices on sexual violence survey. [Internet]. 2019 [repéré le 21 février 2024] Disponible sur : https://files.ontario.ca/tcu-summary-report-student-voices-on-sexual-violence-survey-en-2019-03.pdf
  5. Senn CY, Eliasziw M, Barata PC, Thurston WE, Newby-Clark IR, Radtke HL, Hobden KL, SARE Study Team. Sexual violence in the lives of first-year University Women in Canada: No improvements in the 21st Century. BMC Women’s Health. 2014, 5 novembre ;14(1). doi:10.1186/s12905-014-0135-4
  6. Ncube N. Intimate Partner Violence, Mental Health Services, and the COVID-19 Pandemic in Ontario: What are the differences, if any, in mental health service accessibility and service satisfaction during COVID-19 between women in abusive relationships and women in non-abusive relationships?
  7. Willis C. U of G research finds housing security essential for preventing intimate partner violence [Internet]. 2024 [repéré le 13 février 2024]. Disponible sur : https://www.uoguelph.ca/research/article/u-g-research-finds-housing-security-essential-preventing-intimate-partner-violence
  8. Hicks A. Children’s Aid Society Sudbury-Manitoulin establishes intimate partner violence team [Internet]. CTV News; 2024 [repéré le 4 février 2024]. Disponible sur : https://northernontario.ctvnews.ca/children-s-aid-society-sudbury-manitoulin-establishes-intimate-partner-violence-team-1.6758855
  9. Gary A, Kiper V, Geist R, Rice L. Intimate partner violence. Nursing Made Incredibly Easy! 2023, mai ;21(3):12–21. doi:10.1097/01.nme.04475.dc
  10. Université Western. Intersecting oppressions shape experiences of IPV faced by women with disabilities [Internet]. 2021 [repéré le 13 février 2024]. Disponible sur : https://gbvlearningnetwork.ca/our-work/infographics/intersecting_oppressions_shape_experiences_of_ipv_faced_by_women_with_disabilities/index.html
  11. Juwono S, Anato JL, Kirschbaum AL, Metheny N, Dvorakova M, Skakoon-Sparling S, Moore DM, Grace D, Hart TA, Lambert G, Lachowsky NJ, Jollimore J, Cox J, Maheu-Giroux M. Prevalence, determinants, and trends in the experience and perpetration of intimate partner violence among a cohort of gay, bisexual, and other men who have sex with men in Montréal, Toronto, and Vancouver, Canada (2017-2022). medRxiv. 2023, 25 juillet ; doi:10.1101/2023.07.24.23293112
  12. Gouvernement du Canada. La victimisation avec violence : répercussion sur la santé des femmes et des enfants [Internet]. 2021 [repéré le 4 février 2024]. Disponible sur : https://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/jp-cj/vf-fv/rr12_12/p2.html
  13. Wood L, Voth Schrag R, Busch-Armendariz N. Mental health and academic impacts of intimate partner violence among IHE-attending women. Journal of American College Health. 2018, 17 décembre 17;68(3):286–93. doi:10.1080/07448481.2018.1546710
  14. Greater Sudbury Police. Intimate partner violence – supports and resources [Internet]. Greater Sudbury Police Service; 2019 [repéré le 4 février 2024]. Disponible sur : https://www.gsps.ca/en/crime-prevention-and-community-safety/intimate-partner-violence-supports-and-resources.aspx#Additional-Safety-Tips

 

* Nous reconnaissons que le ministère de la Formation et des Collèges et Universités a été renommé ministère des Collèges et Universités. Le règlement de l’Ontario 131/16 relève de leur ancien titre.

NOTA : *Il s’agit de handicaps sensoriels, de handicaps liés à la santé mentale, de handicaps cognitifs et de handicaps physiques.

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