Colonisation et colonialisme

Il existe deux termes importants dont les définitions nous aideront à comprendre le contenu de cette trousse d’outils. Le premier est « colonisation ». Il y a colonisation lorsqu’une personne ou un groupe de personnes s’installe dans une région géographique et s’efforce d’établir un contrôle sur les peuples autochtones qui s’y trouvent (Université de Saskatchewan, n.d.). La colonisation est une action ou un processus actif mis en œuvre par ceux et celles qui s’installent sur une terre. Le colonialisme est l’ensemble des politiques et des pratiques mises en œuvre par une personne ou un groupe de personnes pour exercer un contrôle sur une population autochtone et pour exploiter cette population autochtone et ses terres (Blakemore, 2019 ; Université de Saskatchewan, n.d.).

La colonisation et le colonialisme ne sont pas l’apanage d’un pays ou d’une région du monde en particulier. De nombreux empires anciens, comme les Grecs et les Romains, se sont engagés dans des actions colonialistes, mais les actes de colonialisme qui ont eu lieu dans les Amériques sont considérés comme plus « modernes » parce qu’ils se sont produits au XVe siècle, à l’époque des grandes découvertes (Blakemore, 2019). Au début du XXe siècle, la majeure partie du monde a été colonisée d’une manière ou d’une autre par un pays européen (Blakemore, 2019). Parmi les actes historiques notables de colonisation, on peut citer la conquête du Mozambique, de l’Angola et du Cap-Vert (parmi de nombreux autres pays) par le Portugal, l’asservissement des peuples autochtones aux États-Unis d’Amérique par Christophe Colomb, et la colonisation de l’Algérie, de la Guadeloupe et d’Haïti par la France.

Les actes de colonisation et de colonialisme ne sont pas sans dommages. Rien que dans les Amériques, on estime que 56 millions de personnes sont décédées à cause du colonialisme, de la colonisation et de leurs séquelles (comme la guerre, la maladie et l’esclavage) (Pruitt, 2019). La colonisation et le colonialisme ont également entraîné la séparation des familles et forcé les peuples autochtones à fuir leurs maisons de peur de mourir. Ces préjudices ne se limitent toutefois pas au passé. Les traumatismes intergénérationnels ont transmis les effets de ces préjudices de ceux et celles qui les ont subis à leurs descendants-es d’aujourd’hui, en passant par les lignées familiales (Conching & Thayer, 2019). Le traumatisme intergénérationnel est la transmission de l’oppression et des effets d’événements historiquement néfastes (Duke University, n.d.). Le traumatisme intergénérationnel aggrave les préjudices subis par les personnes puisqu’il transmet les effets des traumatismes passés au sein de la famille et associe ces préjudices aux traumatismes actuels subis par une personne. Ces traumatismes croisés peuvent avoir un effet délétère sur le bien-être mental et physique. Un exemple de la façon dont la colonisation et le colonialisme passent du passé au présent est la Loi sur les Indiens, un texte législatif qui limite la capacité des peuples autochtones à s’autogouverner, de la même que l’acte initial de colonisation (Gone et al., 2019).

La Loi sur les Indiens a également forcé les peuples autochtones à choisir entre avoir un statut et aller à l’université en faisant en sorte que si une personne autochtone obtenait un diplôme universitaire, son statut serait révoqué. Le Canada a sa propre histoire de colonisation et de colonialisme, histoire qui impacte largement la société canadienne, touchant tous les domaines, y compris celui de l’éducation de niveau postsecondaire.

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