Home La Pratique Anti-Oppressive – Partie 1 Comment la pratique anti-oppressive rejoint-t-elle la santé mentale des étudiants-es ?

Comment la pratique anti-oppressive rejoint-t-elle la santé mentale des étudiants-es ?

Illustration of Worried PeopleLe modèle actuel de santé mentale qui est mis en oeuvre sur de nombreux campus est un modèle médical. Il adopte une approche plus individualiste de la santé mentale et cherche à soutenir les étudiants-es par des traitements biomédicaux et occidentaux, eurocentriques. Ce modèle n’inclut pas dans son champ d’application les facteurs culturels, structurels et sociétaux qui influencent la santé mentale des étudiants-es (Corneau et Stergiopoulos, 2012). La pratique anti-oppressive, par ses objectifs de correction des déséquilibres de pouvoir structurels et personnels, adopte une vision plus large des causes potentielles des problèmes de santé mentale en se concentrant davantage sur la façon dont les systèmes et les structures au sein desquels nous travaillons influencent la santé mentale et contribuent à l’état de santé mentale (Corneau et Stergiopoulos, 2012).
Les étudiants-es des groupes méritant l’équité doivent faire face à un fardeau accru en matière de santé mentale en raison des facteurs de stress auxquels ils sont exposés en raison de leurs identités croisées. Beaucoup de ces étudiants-es sont touchés-es par la stigmatisation et la discrimination qui sont enracinées dans le racisme, le sexisme, le sentiment anti-2SLGBTQ+, la situation d’handicap, etc. Cette couche supplémentaire de facteurs de stress que les étudiants-es subissent en raison de la façon dont ils sont traités en fonction de leur identité peut avoir un impact sur leur bien-être. Elle peut mener à des conséquences comme la détérioration de l’état de santé et un risque accru de certains problèmes de santé mentale (Corneau et Stergiopoulos, 2012 ; ACSM Ontario, 2022). Les étudiants-es parmi les groupes méritant l’équité doivent constamment se défendre et s’adapter face à diverses formes d’oppression. Cette exposition continue à l’oppression peut mener à l’épuisement et à la détresse psychologique, ainsi qu’à des répercussions plus larges sur leur bien-être. Elle peut également conduire les étudiants-es à intérioriser les pensées négatives que les autres ont à leur égard, ce qui les amène à douter d’eux-mêmes et à remettre en question leur valeur intrinsèque (Corneau et Stergiopoulos, 2012).

Key Point IllustrationIl est très important de noter que l’absence d’étudiants-es issus-es des groupes méritant l’équité parmi ceux et celles qui accèdent aux services, que ce soit sur le campus ou dans la communauté, n’indique pas automatiquement une préférence pour la prise en charge des problèmes de santé mentale par eux/elles-mêmes ou uniquement au sein de leur communauté. Le plus souvent, cela est dû au fait que les services et les programmes qui existent actuellement ne répondent pas adéquatement à leurs besoins (Hulko et al. dans Bains, 2017). L’oppression peut créer des obstacles à l’accès aux soutiens et aux services de santé mentale. Cela peut se produire de plusieurs façons différentes. Les étudiants-es peuvent manquer d’informations sur les services parce qu’ils-elles n’ont pas été activement engagés lorsque ces services ont été promus. Les attitudes méprisantes des fournisseurs de soutien en position de pouvoir peuvent dissuader les étudiants-es de chercher de l’aide. Un manque d’humilité culturelle ou la présence d’une méfiance culturelle peuvent conduire les étudiants-es à éviter les services disponibles sur le campus. En ce qui concerne le soutien communautaire, des contraintes financières peuvent avoir un impact sur la capacité des étudiants-es à utiliser ces services.
L’utilisation de pratiques anti-oppressives nous permet d’aborder la santé mentale d’une manière qui considère l’étudiant-e dans sa globalité. Lorsque nous sommes en mesure de voir les étudiants-es dans leur intégralité, nous pouvons mieux comprendre l’impact des structures des campus sur leur vie.

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