Home La Pratique Anti-Oppressive – Partie 1 Qu’est-ce que la pratique anti-oppressive ?

Qu’est-ce que la pratique anti-oppressive ?

La pratique anti-oppressive est à la fois une théorie et une approche qui a une portée très large. Lorsqu’elle est définie comme une approche des questions sociales, elle se concentre sur la façon dont des systèmes plus larges créent et protègent le privilège et le pouvoir non mérités dont disposent certains groupes, tout en créant, maintenant et soutenant des conditions difficiles et inéquitables pour d’autres groupes de personnes (Baines, 2017). Ces conditions inéquitables créées par des systèmes plus larges entraînent des déséquilibres de pouvoir entre eux. La pratique anti-oppressive centre les expériences des groupes méritant l’équité afin de construire des structures et des systèmes qui fonctionnent pour tous.

La pratique anti-oppressive contre La pratique anti-discriminatoire

La pratique anti-discriminatoire est une approche qui réclame que les personnes soient traitées avec respect et qui considère que les personnes ne doivent pas être traitées mal ou injustement en raison de leur race, de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur handicap, de leur classe (qu’il s’agisse de la classe moyenne ou de la classe ouvrière), de leurs croyances religieuses ou de leur âge. Elle défend également la mise en oeuvre de politiques qui luttent contre la discrimination (Okitikpi & Aymer, 2012).


La pratique anti-oppressive reconnaît l’oppression qui existe dans notre société/espace et vise à atténuer les effets de l’oppression et ultimement à égaliser les déséquilibres de pouvoir qui existent entre les personnes. Elle reconnaît également que toutes les formes d’oppression sont interconnectées d’une manière ou d’une autre (Aquil et al., 2021).

La pratique anti-oppressive trouve principalement ses racines dans le domaine du travail social, où elle a été appliquée aux niveaux micro, méso et macro afin d’atténuer les déséquilibres de pouvoir entre les travailleurs sociaux et leurs clients, ainsi que le déséquilibre de pouvoir entre leurs clients et la société en général. Comme il s’agit d’un concept large, la pratique anti-oppressive s’appuie sur plusieurs disciplines différentes afin d’approfondir notre compréhension du monde et de nous permettre de penser de manière plus critique. Ces disciplines comprennent des domaines tels que l’antiracisme, la théorie de la décolonisation, le féminisme, la théorie queer et la justice pour les personnes en situation de handicap, entre autres. La pratique anti-oppressive s’efforce d’utiliser ces disciplines pour donner aux gens les outils nécessaires pour mieux comprendre comment le pouvoir et les privilèges fonctionnent dans la société à tous les niveaux (Aqil et al., 2021). Elle soutient également le développement et la facilitation de programmes et de pratiques qui peuvent faire évoluer la dynamique de notre société de manière à réduire et à éliminer l’oppression (Aqil et al., 2021). Comme de nombreuses théories, la pratique anti-oppressive est une théorie en constante évolution. En tant que telle, c’est une théorie qui nécessite un apprentissage et un engagement continus.

Les groupes méritant l’équité

Les groupes méritant l’équité sont des communautés qui identifient les obstacles à l’égalité d’accès, d’opportunités et de ressources dus au désavantage et à la discrimination, et qui recherchent activement la justice sociale et le dédommagement. Cette marginalisation peut être créée par des barrières comportementales, historiques, sociales et environnementales basées sur des caractéristiques qui ne se limitent pas au sexe, à l’âge, à l’ethnicité, au handicap, au statut économique, au genre, à l’expression du genre, à la nationalité, à la race, à l’orientation sexuelle et à la croyance.

L’oppression agit à trois niveaux d’interaction au sein de notre société – structurel, culturel et personnel (Scammell, 2016).

Type d’oppressionCe que cela comprendExemples
StructurelLes entités et les organisations qui sont responsables de la distribution des ressources et de la délégation du pouvoir dans la société.Organes législatifs, politique gouvernementale, institutions culturelles (systèmes éducatifs, systèmes de soins de santé, systèmes judiciaires, lieux de culte, bibliothèques).
CulturelComment le langage et la catégorisation peuvent contribuer à l’oppression en influençant les valeurs culturelles et en créant des structures qui étiquettent les groupes de personnes comme dominants ou autres.

Blanc contre minorités raciales

Hétéronormatif contre non hétéronormatif

Neurotypique contre neurodivergent

PersonnelLes interactions individuelles, les pratiques professionnelles quotidiennes et les valeurs que nous entretenons et que nous pouvons partager avec d’autres.

Discrimination à l’encontre d’une personne sur la base de préjugés.

Une microagression à l’encontre d’une personne noire

Sources: Baines, 2017; Scammel, 2016.

La pratique anti-oppressive vise également à aider ceux qui s’y engagent à améliorer leurs compétences en matière de conscience critique. La conscience critique est la combinaison de l’action critique et de la réflexion (Aqil et al., 2021). Elle exige que nous prenions du recul et que nous réfléchissions à nos pratiques ou à nos politiques, que nous posions des questions approfondies sur leur impact sur les personnes qui nous entourent et sur celles avec lesquelles nous travaillons, puis que nous agissions sur les conclusions de ces réflexions de manière tangible (Department of Education and Training – Victoria, 2007). Grâce à ce type de pratique, nous voyons des changements se produire non seulement dans les systèmes, mais aussi chez les individus.

Les microagressions

Les microagressions sont des interactions ou des comportements quotidiens, subtils, intentionnels – et souvent non intentionnels – qui communiquent une sorte de biais envers les groupes historiquement marginalisés (Nadal in Limbong, 2020). Bien que ces actions soient qualifiées de micro, elles peuvent avoir un impact considérable sur la vie d’une personne et peuvent se produire envers n’importe quel groupe méritant l’équité.

Key Point IllustrationLa pratique anti-oppressive est une approche complexe et large qui vise à rassembler de nombreux et importants prismes dans un même espace. En considérant les nombreux niveaux auxquels l’oppression agit et la manière dont nous pouvons la remettre en question, nous pouvons commencer à mieux comprendre le fonctionnement des structures de nos campus.

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