Les soins par paliers 2.0 – La perspective d’un parent

Plusieurs parents se sont aussi prononcés sur le nouveau modèle de service. Il serait facile d’écarter les commentaires de parents qu’on estimerait trop impliqués ou intrusifs, mais on peut canaliser cette énergie pour améliorer les soins. Les appels de la part des parents sont de nature diversifiée, allant du questionnement poli sur l’accès aux services à la revendication agressive de niveaux de service irréalistes ou superflus. Si l’analyse raisonnée du modèle de service des soins par paliers est bien expliquée, toutes les parties prenantes, y compris les parents, devraient y réagir favorablement. Le paragraphe qui suit offre le point de vue d’une mère et s’inspire des conversations que le directeur de la George Washington University a eues avec différents parents :

« Je passais chaque soir des heures au téléphone avec ma fille pour essayer de la calmer. Elle me racontait longuement à quel point elle était anxieuse et manquait de motivation. Quand je lui ai dit d’aller au centre de counseling, elle était réticente à le faire, mais j’ai insisté et elle a fini par y aller. Je me suis posé beaucoup de questions, me demandant si cette démarche serait utile; j’ai pensé à la possibilité de payer de ma poche les services d’un thérapeute privé. J’ai été choquée d’entendre qu’on lui avait proposé plusieurs options et qu’elle pourrait « passer à un autre palier » si elle en ressentait le besoin. Au début, j’ai pensé téléphoner pour me plaindre et exiger qu’on lui accorde une vraie psychothérapie. Mais en la voyant étudier si attentivement les possibilités, j’ai compris qu’elle assumait la responsabilité de son stress et de son anxiété avec une confiance et un optimisme nouveaux. »

Bien sûr, certains parents ne sont pas aussi coopératifs. On entend des plaintes telles que « Pourquoi un thérapeute dit à mon enfant de googler son problème ? » ou « Ce n’est pas le service qu’on lui a promis à la session d’orientation ». Les soins par paliers 2.0 ne cherchent pas à offrir en double les services spécialisés approfondis qu’on trouve ailleurs dans le système de santé. Ils visent plutôt à ajuster l’attente des étudiants et des étudiantes par rapport au soutien en santé mentale offert sur le campus, et à passer d’un modèle de consommation de services à une philosophie d’autonomisation et de responsabilité partagée. Une philosophie qui est bien sûr au coeur de la mission des établissements d’enseignement collégial et universitaire.