Suicidalité et violence sexuelle

Lorsqu’on aborde la question de la sensibilisation au suicide dans le contexte de l’exposition à la violence sexuelle, il est important de se pencher non seulement sur la caractérisation et l’incidence des pensées et des comportements suicidaires après l’incident, mais aussi sur les sous-populations les plus à risque de pensées et des comportements suicidaires après un incident de violence sexuelle.

Les études récentes ont démontré que les survivants-es de la violence sexuelle courent un risque beaucoup plus élevé de problèmes de santé mentale, y compris l’anxiété, la dépression, les troubles de l’alimentation et le comportement suicidaire. En outre, il a été démontré que les idées suicidaires (pensées envisageant ou planifiant le suicide) et les comportements suicidaires sont courants chez les personnes ayant subi une agression sexuelle. En fait, de nombreuses institutions exigent actuellement des évaluations du risque de suicide après un incident dans le cadre de leurs examens médico-légaux d’agression sexuelle. Une étude a révélé qu’après une exposition à la violence d’un-e partenaire intime, 8 % des survivants-es font une tentative de suicide. Il demeure donc important que les centres de lutte contre la violence sexuelle et les conseillers-ères en santé mentale procèdent à des évaluations cohérentes et compatissantes sur les idées suicidaires à la suite d’incidents de violence sexuelle, en particulier pour les personnes qui ont récemment eu des idées suicidaires et pour les populations à risque élevé.

Les études ont démontré que certains facteurs comme l’âge, l’orientation sexuelle, l’origine ethnique et les symptômes psychologiques (comme la dépression ou le SSPT) sont associés à des taux accrus de pensées et de comportements suicidaires. Les jeunes adultes âgés de 15 à 24 ans subissent de manière disproportionnée des incidences plus élevées de toutes les formes de violence, y compris la violence sexuelle, dont il a été démontré qu’elles ont de graves conséquences sur leur santé et leur situation sociale. En particulier, les jeunes adultes appartenant à des minorités sexuelles et ethniques sont plus exposés à la violence sexuelle et aux pensées et comportements suicidaires. Ces populations de jeunes adultes sont souvent confrontées à des obstacles pour accéder aux services de santé mentale, à la déconnexion des soutiens communautaires et à un manque de stratégies de prévention du suicide et de réduction de la stigmatisation. De plus, une étude a démontré que les idées suicidaires étaient 2,7 fois plus élevées chez les étudiantes de niveau postsecondaire qui étaient des survivantes de violence sexuelle. En raison des obstacles auxquels ces populations sont confrontées dans la société, les mécanismes de signalement existants présentent également un risque chez ces personnes ayant des pensées et des comportements suicidaires. Une autre étude a montré que le risque de comportement suicidaire chez les survivants-es est plus élevé lorsqu’ils ou elles entrent en contact avec la police après avoir été exposés-es à des formes de violence, y compris la violence sexuelle.

Illustration of student with thunderstorm

Guide: Version PDF