Impact du colonialisme sur les étudiants-es

Colonialisme et santé mentale des étudiants-es

Le colonialisme a eu un impact énorme sur ceux et celles qui ont vécu sous son emprise. Cependant, ils et elles ne sont pas les seuls-es à subir les conséquences de son héritage et de ses restes actuels. Les descendants-es des populations touchées par le colonialisme en ressentent également les effets. L’une des façons dont ces impacts sont ressentis passent par le biais de la santé mentale et du bien-être (Gone et al., 2019).

Pour les étudiants-es autochtones, les impacts mentaux du colonialisme sont profonds. La colonisation a dépouillé les peuples autochtones de nombreuses choses. Leurs terres, leurs ressources, leurs structures familiales, leur culture, leur langue et leurs relations communautaires ont été gravement affectées par le projet colonial européen (Potvin-Boucher et Malone, 2014). Cet anéantissement ne s’est pas limité aux communautés autochtones, il s’est également ancré dans les établissements d’enseignement postsecondaire. Les structures oppressives observées dans la société en général ont été reproduites dans les établissements postsecondaires et contribuent aux sentiments d’oppression et de démoralisation que les étudiants-es autochtones peuvent éprouver lorsqu’ils et elles font face à un système postsecondaire qui n’a pas été conçu à l’origine pour les accueillir (Potvin-Boucher et Malone, 2014). La gestion constante du stress lié à ces problèmes peut amener les étudiants-es autochtones à souffrir de dépression, d’isolement, de stress post-traumatique et d’autres problèmes de santé mentale qui les obligeraient à chercher du soutien (Wilk et coll., 2017). Mais il peut être difficile pour ces étudiants-es de chercher du soutien parce qu’ils et elles ne se voient pas ou ne voient pas leur culture représentée dans les programmes et les services disponibles sur le campus. Pour plus d’informations sur la santé mentale des étudiants-es autochtones, veuillez consulter le webinaire Evaluating Indigenous Needs on Ontario Post-Secondary Campuses du CISMC.

D’autres groupes ont également souffert. Les étudiantes qui s’identifient comme des femmes racialisées en sont un exemple frappant. Les hiérarchies raciales établies à l’époque coloniale considéraient les personnes racialisées comme moins importantes que les personnes blanches. Une fois de plus, ces hiérarchies raciales ont fait leur chemin dans les politiques et les pratiques des établissements d’enseignement postsecondaire, de manière implicite et explicite. Les politiques, procédures et pratiques en vigueur sur nos campus se sont prêtées, intentionnellement ou non, à la perpétuation d’une atmosphère permettant au racisme de s’épanouir au niveau structurel et individuel. Le racisme et la discrimination auxquels ces étudiants-es sont confrontés peuvent conduire à des sentiments de dévalorisation et de démoralisation, qui peuvent contribuer à des problèmes de santé mentale tels que la dépression et l’usage de substances (Lal et al., 2021). Le racisme et l’impossibilité d’accéder à des services culturellement adaptés ou à des prestataires qui comprennent leurs expériences de vie créent des obstacles à l’accès aux ressources de santé mentale sur le campus et contribuent à une faible utilisation des ressources de santé mentale en général (Lal et al., 2021). La discrimination continue, couplée à un manque de services, entraîne un cercle vicieux où les préjudices structurels du colonialisme qui sont intégrés aux systèmes postsecondaires se perpétuent continuellement.

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