- À propos de ce guide
- Le contexte
- En quoi les étudiantes et les étudiants aux cycles supérieurs se distinguent des personnes inscrites au premier cycle
- Des facteurs particuliers influant sur la santé mentale
- Recommandations pour la mise en place de politiques ou de programmes
- Quelques considérations liées au contexte de la COVID-19
- Annexe A: Ressources supplémentaires
Home La santé mentale des étudiantes et des étudiants aux cycles supérieurs Des facteurs particuliers influant sur la santé mentale
Des facteurs particuliers influant sur la santé mentale
La recherche a démontré que plusieurs facteurs particuliers à la situation des étudiants et des étudiantes aux cycles supérieurs étaient associés à une expérience de détresse psychologique: les inquiétudes concernant le marché de l’emploi très concurrentiel du milieu universitaire, les piètres perspectives de carrière, le manque de contrôle ainsi que le manque de soutien de la part des collègues, le déséquilibre quant à la place donnée au travail par rapport aux autres domaines de la vie et les difficultés relationnelles avec le directeur ou la directrice de recherche. Cette combinaison de sources de stress peut créer des difficultés émotionnelles à l’effet potentiellement néfaste sur la performance scolaire12.[1]Levecque, K., Anseel, F., De Beuckelaer, A., Van der Heyden, J., & Gisle, L. (2017). Work organization and mental health problems in PhD students. Research Policy, 46(4), 868-879.
Il existe chez la population étudiante des cycles supérieurs un lien entre la charge de travail universitaire et le stress perçu; ainsi, les personnes qui passent beaucoup de temps en classe, au laboratoire ou sur leurs travaux rapportent un niveau de stress élevé.[2]Kausar R. (2010). Perceived stress, academic workloads, and use of coping strategies by university students. Journal of Behavioural Sciences, 20(1), 31 -34.[3]Stecker T. Well-being in an academic environment. (2004). Med Educ. 38, 465-478. De plus, les étudiantes et les étudiants aux cycles supérieurs vivent souvent un déséquilibre dans leur vie personnelle, plusieurs concentrant la majorité de leur attention sur le travail universitaire, au détriment de leurs autres passe-temps et champs d’intérêts ainsi que de leurs relations interpersonnelles. Dans plusieurs cas, ils ne participent pas aux activités sociales et culturelles offertes sur le campus, qui ciblent souvent la population de premier cycle.
Par ailleurs, les étudiantes et les étudiants aux cycles supérieurs obtiennent souvent des scores de stress plus élevés que ceux et celles de premier cycle15. Les travaux scolaires, la situation financière, l’assistanat d’enseignement, la planification de carrière et les problèmes familiaux comptent parmi les sources de stress généralement rapportées.[4]Wyatt, T., & Oswalt, S. B. (2013). Comparing mental health
issues among undergraduate and graduate students. American journal of health education, 44(2), 96-107. [5]Mazzola JJ, Walker EJ, Shockley KM, Spector PE. (2011). Examining stress in graduate assistants: Combining qualitative and quantitative survey methods. Journal of Mixed Methods Research, 5(3), 198-211.[6]Oswalt SB, Riddock CC. (2007). What to do about being overwhelmed: graduate students, stress, and university services. College Student Affairs Journal, 2007, 27 (l), 24-44.[7]Fox JA. (2008). The troubled student and campus violence: new approaches. Chronicles of Higher Education, 55(12), A42-A43. Il serait important de fournir aux étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs des programmes de gestion du stress ciblant ces éléments en particulier et de parler ouvertement des difficultés propres à leur situation tout en mentionnant les diverses ressources offertes sur le campus. De la même façon, les directeurs et directrices de recherche ont un rôle primordial à jouer. On a démontré que parmi les étudiantes et les étudiants aux cycles supérieurs qui avaient vécu au cours de la dernière année une problématique émotionnelle ou reliée au stress ayant eu un impact significatif sur leur performance scolaire, ceux et celles qui avaient une meilleure relation avec leur directeur ou leur directrice de recherche avaient plus tendance à utiliser les services de counseling. Étant donné que leur situation financière est une source de stress importante pour les étudiantes et les étudiants aux cycles supérieurs, les universités devraient s’assurer qu’ils aient accès à une assurance adaptée et à des services de counseling de qualité.
Il est aussi reconnu que la relation entre une étudiante ou un étudiant diplômé et son directeur ou sa directrice (ou la chercheuse ou le chercheur principal) influe sur la qualité de son expérience. Une étude internationale effectuée dans 26 pays auprès d’étudiants et d’étudiantes aux cycles supérieurs souffrant d’anxiété ou de dépression rapporte que la moitié d’entre eux n’étaient pas d’accord pour dire que leur directeur ou leur directrice leur avait fourni un « vrai » mentorat (environ un tiers des participants de chacun des deux groupes étaient d’accord avec l’énoncé). Les réponses étaient semblables pour les questions à savoir si leur directeur ou leur directrice (ou le chercheur ou la chercheuse principale avec qui ils travaillaient) leur avait donné amplement de soutien et si son influence sur leur bien-être émotionnel et mental avait été positive. Plus de la moitié des étudiants et des étudiantes interviewés qui vivaient de la dépression ou de l’anxiété n’étaient pas d’accord pour dire qu’ils se sentaient valorisés par cette personne en position de mentorat ni que cette dernière les avait aidés pour leur carrière.[8]Evans, T. M., Bira, L., Gastelum, J. B., Weiss, L. T., & Vanderford, N. L. (2018). Evidence for a mental health crisis in graduate education. Nature biotechnology, 36(3), 282.
References[+]
↑1 | Levecque, K., Anseel, F., De Beuckelaer, A., Van der Heyden, J., & Gisle, L. (2017). Work organization and mental health problems in PhD students. Research Policy, 46(4), 868-879. |
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↑2 | Kausar R. (2010). Perceived stress, academic workloads, and use of coping strategies by university students. Journal of Behavioural Sciences, 20(1), 31 -34. |
↑3 | Stecker T. Well-being in an academic environment. (2004). Med Educ. 38, 465-478. |
↑4 | Wyatt, T., & Oswalt, S. B. (2013). Comparing mental health issues among undergraduate and graduate students. American journal of health education, 44(2), 96-107. |
↑5 | Mazzola JJ, Walker EJ, Shockley KM, Spector PE. (2011). Examining stress in graduate assistants: Combining qualitative and quantitative survey methods. Journal of Mixed Methods Research, 5(3), 198-211. |
↑6 | Oswalt SB, Riddock CC. (2007). What to do about being overwhelmed: graduate students, stress, and university services. College Student Affairs Journal, 2007, 27 (l), 24-44. |
↑7 | Fox JA. (2008). The troubled student and campus violence: new approaches. Chronicles of Higher Education, 55(12), A42-A43. |
↑8 | Evans, T. M., Bira, L., Gastelum, J. B., Weiss, L. T., & Vanderford, N. L. (2018). Evidence for a mental health crisis in graduate education. Nature biotechnology, 36(3), 282. |