- À propos de ce guide
- Section 1 : Cannabis et usage de substances
- 1. À propos du cannabis
- 2. Usage du cannabis en Ontario
- 3. Comprendre l’usage de substances
- 4. Comprendre les troubles de consommation d’alcool et d’autres drogues et l’usage problématique de substance
- 5. Approches de santé publique et de réduction des méfaits liés à l’usage du cannabis
- 6. Paradoxe prohibition/légalisation
- Section 2: Usage du cannabis sur les campus
- Section 3: Développer, implémenter et évaluer un cadre d’usage du cannabis pour votre campus
- Conclusion & Autres Ressources
- À propos de nos partenaires
Home Réduire les méfaits liés à l’usage du cannabis : Un guide pour les campus en Ontario Section 3: Développer, implémenter et évaluer un cadre d’usage du cannabis pour votre campus Étape 1 : Points à considérer pour votre campus
Étape 1 : Points à considérer pour votre campus
La stratégie et le temps pris pour développer un cadre d’usage du cannabis pour votre établissement dépendront de divers facteurs, y compris de la prévalence de l’usage du cannabis dans l’établissement ainsi que du type de campus et de son importance.
Intervenants
Le développement et la mise en œuvre d’un cadre d’usage du cannabis pour un campus auront plus de chances d’être efficaces si une personne du campus guide le travail et aide à démarrer le processus en présentant un objectif, un calendrier et une directive pour rassembler les intervenants en comité. Ce comité devrait secomposer de personnes représentant l’administration de votre établissement; l’association des étudiants; le corps professoral; le service de sécurité, les services de santé et sécurité; les services cliniques; ainsi que les syndicats et l’entretien. Vous pouvez aussi exploiter l’expertise considérable offerte par les organisations de santé communautaire et de santé mentale (telles que les unités de santé publique, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances et l’Association Canadienne pour la Santé Mentale).
L’inconvénient d’une large représentation au sein d’un comité pourrait être le manque d’orientation et d’un sentiment d’appropriation du cadre.[1]Cheminer sans fumer. Guide pour un campus sans fumée, 2011 Tiré de : https://www.leavethepackbehind.org/wp/wp-content/uploads/2014/08/Tobacco_Free_Campus_Guide_web_final.pdf Ce problème peut être aggravé par le temps considérable écoulé entre le développement et l’implémentation. Cette difficulté peut être amoindrie par l’établissement d’un calendrier précis et raisonnable, comme six mois pour six réunions, en vue de constituer un cadre prêt à être soumis à la direction ou au service juridique de l’établissement. La consultation de la population étudiante tout au long du processus de développement, d’implémentation et d’évaluation est aussi essentielle au succès de la mise en œuvre du cadre.
Analyser le contexte actuel
La première étape qu’entreprendra le comité dans le développement d’un cadre d’usage du cannabis sera d’étudier les politiques de l’établissement concernant le cannabis et de les comparer avec celles d’autres établissements. Comme mentionné précédemment, il serait judicieux d’harmoniser le cadre d’usage du cannabis avec les politiques actuelles du campus concernant l’usage de substances. Considérez la possibilité de faire un sondage pour évaluer le degré d’utilisation du cannabis, les attitudes et croyances à l’égard du cannabis et l’appui du campus au développement d’un cadre. Ces démarches aideront en outre à recueillir des mesures de référence pour de futures évaluations. Connaître les taux d’usage du cannabis ainsi que les attitudes sur votre campus va vous aider à développer un cadre propre à votre campus.
Usage médical
Les politiques visant les mesures d’adaptation pour étudiants et employés de votre campus concernant l’usage du cannabis à des fins médicales devraient être revues afin de vérifier s’il est nécessaire de leur apporter des modifications pour prendre en compte la nouvelle loi sur le cannabis.
Intégration d’une optique de réduction des méfaits
Les principes d’éducation concernant le cannabis devraient inclure des groupes de discussion formés d’étudiants pour veiller à ce que les politiques et les mesures d’éducation qui en découlent soient pertinents pour eux. Par exemple, des études suggérant une possible insuffisance de sensibilisation aux effets néfastes du cannabis indiqueraient le besoin d’éducation sur la santé et les conséquences juridiques de l’usage du cannabis.
Afin de mieux sensibiliser les étudiants, on pourrait cibler leurs priorités personnelles et expliquer clairement la possibilité de conséquences à long terme. Par exemple, une campagne d’éducation pourrait illustrer en quoi les effets biologiques du cannabis sur le cerveau et le corps peuvent compromettre les performances scolaires et athlétiques. Une campagne sur les normes sociales pourrait fournir de l’information sur la prévalence actuelle de l’usage de drogues chez les jeunes du campus, et ainsi saper le mythe selon lequel « tout le monde le fait ».
L’éducation devrait faire partie intégrante d’une approche de prévention multidimensionnelle. De nombreux jeunes sont d’avis que le peu d’information sur les effets bénéfiques du cannabis fait paraître celle sur les effets nocifs exagérée, ce qui porte les jeunes à négliger complètement les allégations défavorables.[2]McKiernan, A. Les perceptions des jeunes Canadiens sur le cannabis. Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2017. Consulté à l’adresse : http://www.ccsa.ca/Resource%20Library/CCSA-Canadian-Youth-Perceptions-on-Cannabis-Report-2017-fr.pdf Une approche équilibrée qui présenterait des résultats de recherches révélant tant les méfaits que les bienfaits subjectifs potentiels du cannabis (tels que relaxation, réduction du stress, etc.) serait plus persuasive.
Les étudiants auraient aussi avantage à connaître les données probantes et les directives concernant la manière de réduire les risques de méfaits s’ils consomment du cannabis.[3]Canadian Research Initiative in Substance Misuse. Lower Risk Cannabis Use Guidelines, 2011. Consulté à l’adresse : http://crismontario.ca/research-projects/lower-risk-cannabis-use-guidelines
Malgré tout, certains étudiants choisiront de consommer du cannabis, ainsi les ressources devraient servir à diminuer les comportements à risques plutôt qu’à essayer d’encourager l’abstinence.[4]Leslie, K. M. Harm reduction: « An approach to reducing risky health behaviours in adolescents ». Paediatr Child Health, vol. 13, no 1, 2008, pp. 53-6.[5]Poulin, C. Harm reduction policies and programs for youth. Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2006.
References[+]
↑1 | Cheminer sans fumer. Guide pour un campus sans fumée, 2011 Tiré de : https://www.leavethepackbehind.org/wp/wp-content/uploads/2014/08/Tobacco_Free_Campus_Guide_web_final.pdf |
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↑2 | McKiernan, A. Les perceptions des jeunes Canadiens sur le cannabis. Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2017. Consulté à l’adresse : http://www.ccsa.ca/Resource%20Library/CCSA-Canadian-Youth-Perceptions-on-Cannabis-Report-2017-fr.pdf |
↑3 | Canadian Research Initiative in Substance Misuse. Lower Risk Cannabis Use Guidelines, 2011. Consulté à l’adresse : http://crismontario.ca/research-projects/lower-risk-cannabis-use-guidelines |
↑4 | Leslie, K. M. Harm reduction: « An approach to reducing risky health behaviours in adolescents ». Paediatr Child Health, vol. 13, no 1, 2008, pp. 53-6. |
↑5 | Poulin, C. Harm reduction policies and programs for youth. Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2006. |