Comment réaliser l’intégration de contenu

Le personnel enseignant peut choisir parmi différentes méthodes permettant d’atteindre les objectifs de l’IC. Soulignons que peu importe son niveau d’intérêt pour la démarche, un professeur ou une professeure peut faire une certaine intégration de contenu; il s’agit surtout d’expérimenter de nouvelles façons d’incorporer des sujets qui toucheront réellement les étudiants et les étudiantes, et de leur enseigner des habiletés qui leur seront utiles dans la vraie vie, ce qui augmentera leur intérêt pour les cours et renforcera l’assimilation de la matière. En gros, il existe deux manières principales de faire de l’intégration de contenu :

1 Intégrer à la matière de cours existants des thèmes liés à la santé
  • Il existe tout un éventail de possibilités quand on veut intégrer des thèmes liés à la santé aux programmes existants. On peut, par exemple :
  • Inclure une présentation des ressources en santé mentale offertes par l’établissement d’enseignement (en utilisant les textes déjà rédigés par ces services), leurs coordonnées et liens Web dans le plan de cours, sur les plateformes d’apprentissages et les présentations faites en classe;
  • Inviter une personne ressource à présenter un service en santé mentale offert par l’établissement d’enseignement;
  • Collaborer avec le personnel des services de santé et des services pédagogiques pour revoir le contenu du programme et déterminer des façons d’y intégrer des composantes liées à la santé et au bien-être tout en renforçant l’assimilation de la matière :
    • Par exemple, des lectures obligatoires, des conférenciers ou conférencières invités, des discussions, des projets faisant partie de l’évaluation ou des composantes expérientielles terrain telles que des stages.

Plusieurs programmes d’études peuvent aisément se donner un axe « santé », même lorsque le lien avec la matière est moins évident. Par exemple :

  • En administration : On peut étudier l’impact de la consommation excessive d’alcool ou d’autres drogues sur la productivité de la maind’œuvre et les relations de travail, ou les caractéristiques d’un programme efficace d’intervention concernant l’alcoolisme et la toxicomanie en milieu de travail. Comme les finances personnelles sont une composante du bien-être, les programmes d’administration peuvent donner des devoirs permettant de mieux comprendre sa propre situation financière ou d’endettement.
  • En communication : Les étudiants et les étudiantes peuvent se pencher sur les conséquences positives et négatives des images corporelles projetées dans les médias tant sur les jeunes que sur la population adulte.
  • En linguistique et dans les programmes de langue : On peut choisir des lectures obligatoires portant sur des sujets liés à la santé dans des contextes culturels variés. Par exemple, la santé mentale est un sujet tabou dans certaines cultures et la langue peut refléter cette stigmatisation. Dans un cours d’anglais ou de français langue seconde, une discussion sur la santé mentale permet de faire de la sensibilisation sur les services offerts tout en enseignant la matière du cours.
  • En études féministes : On peut aborder des concepts de santé publique, par exemple le genre comme déterminant de la santé, en examinant la situation chez les hommes et chez les femmes, et la différence des résultats sur la santé des femmes découlant d’une meilleure équité entre les genres.
  • En mathématiques : On peut appliquer la modélisation mathématique au calcul du taux d’alcoolémie en fonction du sexe, de la masse corporelle et de la consommation d’aliments. En statistique, on peut utiliser des données sur la santé de la population pour des exercices de raisonnement quantitatif.
  • En génie : Pourquoi ne pas parler des innovations en fait de clôtures de sécurité (pour la prévention du suicide) lorsqu’on enseigne la conception de ponts ?
2 Des cours crédités sur le bien-être et la santé

Les établissements d’enseignement peuvent également offrir des cours crédités portant sur la santé et le bien-être. Par exemple, la population étudiante, le personnel et le corps professoral de l’Université Concordia ont manifesté leur souhait en ce sens lors de son Examen de la santé et du bien-être (2018). Ils ont demandé qu’on cesse de présumer que les jeunes adultes apprendront d’eux-mêmes les comportements favorables à la santé et les habiletés fondamentales à la réussite, et qu’on les enseigne en classe. Cette enquête a également démontré que les étudiants et les étudiantes sont plus portés à s’inscrire à un cours s’il est crédité.

À moins que les exercices et travaux portant sur le bien-être soient intégrés à l’évaluation d’un cours, peu de personnes auront l’envie ou la capacité de prendre le temps de les faire. Les projets ayant un impact sur leurs résultats scolaires passeront en priorité.

Comment introduire des cours optionnels crédités sur la santé et le bien-être

Parmi les cours optionnels crédités offerts aux étudiants et aux étudiantes de toutes les facultés, l’université peut inclure des cours sur des thèmes liés au bien-être et à la santé en formule virtuelle (voir l’annexe 2 pour des exemples réels proposés par l’Université Concordia).

Certains établissements d’enseignement vont encore plus loin en intégrant aux programmes d’études un certain nombre de cours obligatoires portant sur la santé et le bien-être (voir l’annexe 2 pour des exemples).

Ayant ajouté ce critère d’obtention de diplôme, un établissement d’enseignement pourrait, après avoir consulté la communauté étudiante, concevoir de nouveaux cours optionnels en santé et bien-être en s’inspirant de ses intérêts et de ce qui est déjà offert ailleurs (voir l’annexe 2 pour des exemples). Une fois cette offre de cours bien étoffée, il pourrait en faire une mineure en santé et bien-être. Les mineures sont prisées par les étudiants et les étudiantes parce qu’elles leur permettent de toucher à une discipline tout en en approfondissant une autre. Une mineure en bien-être pourrait attirer les personnes qui souhaitent une expérience d’étude favorable à l’équilibre de vie (voir l’annexe 2 pour des exemples).

La Simon Fraser University (SFU) met de l’avant 10 recommandations pour faire de la salle de classe virtuelle un lieu d’apprentissage favorable au bien-être. Chacune de ces recommandations est importante, car elles ont toutes un impact favorable sur la santé mentale si elles sont correctement implantées. Ce cadre de travail oriente la conception du contenu des cours et des activités d’apprentissage ainsi que les pratiques d’enseignement. Voici ces 10 recommandations :

  1. Faites preuve de souplesse;
  2. Encouragez la socialisation;
  3. Instaurez une ambiance positive;
  4. Démontrez votre soutien;
  5. Faites la promotion des services d’aide;
  6. Favorisez l’inclusion;
  7. Demandez de la rétroaction aux étudiants et aux étudiantes afin d’optimiser leur expérience;
  8. Offrez des occasions de développement personnel;
  9. Axez l’enseignement sur des notions et habiletés utiles dans la vraie vie;
  10. Valorisez l’engagement social et communautaire.

Source: https://www.sfu.ca/content/dam/sfu/healthycampuscommunity/PDF/WLE/WLE Remote Learning (Revised).pdf

L’UBC a également adopté des pratiques d’enseignement visant à aider le corps professoral à concevoir des cours plus universellement accessibles, qui prennent en considération la santé mentale et le bien-être des étudiants et des étudiantes.

En voici un aperçu de ces tactiques :

Utiliser des stratégies d’enseignement efficaces. Ainsi, les étudiants et les étudiantes sont motivés et sentent qu’ils apprennent réellement. Pour ce faire, il faut :

Les aider à voir la valeur de la matière enseignée;

Les aider à voir la valeur du processus d’apprentissage;

Structurer le cours efficacement;

Faire une présentation efficace de la matière;

Favoriser les apprentissages hors de la salle de classe.

Favoriser le sentiment d’appartenance et d’inclusion. Les étudiants et les étudiantes se sentent ainsi reliés à leurs pairs et à leurs professeurs et leurs professeures. Pour cela, il faut :

Favoriser les liens entre les personnes inscrites aux cours;

Favoriser les liens entre le personnel enseignant et les étudiants et les étudiantes.

Considérer les étudiants et les étudiantes dans leur intégralité. Pour cela, il faut :

Reconnaître que les étudiants et les étudiantes ont une vie en dehors de leurs études;

Parler ouvertement des enjeux liés au bien-être et à la santé mentale;

Faire du contexte d’apprentissage un lieu sûr et sécurisant.

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