Home Pratiques et soins tenant compte des traumatismes Comment les campus utilisent-ils déjà des pratiques et des soins tenant compte des traumatismes ?

Comment les campus utilisent-ils déjà des pratiques et des soins tenant compte des traumatismes ?


 

Université de Waterloo

*Le texte qui suit a été rédigé par le Centre d’excellence en enseignement (Apprentissage, innovation et amélioration de l’enseignement) de l’Université de Waterloo.

Dans le paysage sociopolitique actuel, les étudiants-es sont hyperconscients-es et hypersensibles aux sujets qui abordent les thèmes de la violence, de l’oppression et du pouvoir (Garcia et al., 2012). La vigilance du corps étudiant pose un défi intéressant au corps enseignant qui doit trouver un équilibre entre les besoins socio- émotionnels des étudiants-es et le contenu essentiel. Les travaux que nous avons menés dans le cadre de notre première subvention LITE (Learning, Innovation, and Teaching Enhancement, ou « Apprentissage, innovation et amélioration de l’enseignement »), par l’intermédiaire du Centre d’excellence en enseignement de l’Université de Waterloo, ont exploré la manière dont l’incorporation des soins tenant compte des traumatismes et des pédagogies féministes dans la classe d’histoire de l’université peut soutenir le bien-être socio-émotionnel global et la résilience des étudiants-es qui apprennent sur des sujets traumatisants. Cette approche est appelée TIFP (« Trauma Informed Care and Feminist Pedagogies »). Grâce à une combinaison d’évaluations et d’engagements innovants qui ont permis aux étudiants-es de s’exprimer, de choisir et d’agir, de multiples points d’entrée leur ont été proposés pour aborder le sujet de la violence fondée sur le genre au début de l’Europe moderne. Dans le cadre de ce projet initial, un cours d’histoire de quatrième année et un séminaire de deuxième cycle ont été remaniés pour promouvoir une réflexion historique de haut niveau et le développement de compétences, en mettant particulièrement l’accent sur les humanités numériques pour permettre aux étudiants-es « d’écrire l’histoire » (Seixas, 2013). Ce faisant, des mécanismes d’étayage ont été mobilisés, observés, évalués et articulés. Ces mécanismes ont permis au corps étudiant d’acquérir des compétences et de la confiance et ont créé des environnements d’apprentissage sécuritaires et collaboratifs pour aborder des sujets complexes et difficiles en classe.

Pour le deuxième projet de subvention LITE, le Centre d’excellence en enseignement a cherché à s’appuyer sur ce travail et à porter son attention sur le corps enseignant. Dans le cadre de ce projet en cours, le Centre d’excellence en enseignement a l’intention de fournir au corps enseignant des ressources pour soutenir la mise en œuvre de ces stratégies TIFP dans la salle de classe. Pour entamer ce processus, nous avons distillé notre recherche en 3 stratégies pédagogiques.

  • EXPLIQUER l’objectif du matériel et la stratégie qui sous-tend son étude.
  • EXPLORER les compétences, les méthodologies et les normes disciplinaires du domaine d’étude et la manière dont il a évolué au fil du temps.
  • AMÉLIORER les expériences des étudiants-es en leur offrant des choix et des rampes d’entrée et de sortie pour se connecter au matériel. Ils et elles peuvent investir leurs compétences et développer leurs propres intérêts comme ils et elles le peuvent, selon leurs propres conditions.

Chaque stratégie contribue à instaurer la confiance entre les étudiants-es et l’enseignant-e. En expliquant notre conception de l’enseignement, nous instaurons la confiance et développons l’appropriation du processus d’apprentissage. Nous pouvons également soutenir l’engagement des étudiants-es dans la matière en mettant l’accent sur les compétences méthodologiques de haut niveau. Cela permet d’informer les apprenants-es sur la façon dont les chercheurs-ses s’engagent dans ce matériel d’une manière qui favorise leur bien-être et met en évidence le processus de création de connaissances. Enfin, en offrant aux étudiants-es la possibilité de choisir et d’agir dans le processus d’apprentissage, nous soutenons le développement de l’autonomie, de l’apprentissage autodirigé, ainsi que la création et la communication des limites et des compétences professionnelles. En bref, les étudiants-es qui comprennent POURQUOI et COMMENT nous étudions des sujets difficiles, et qui acquièrent les COMPÉTENCES nécessaires pour participer de manière critique, sont mieux équipés pour répondre à leurs propres besoins socio-émotionnels et pour apprendre sur des sujets traumatisants.

La pratique du TIFP en classe implique la remise en question d’idées bien ancrées sur la pratique de l’éducation et la relation entre le corps étudiant et l’instructeur-trice. Nous sommes toujours en train d’apprendre et de développer notre pratique en nous engageant dans différentes idées et stratégies. Nous espérons que les 3 stratégies pédagogiques décrites ci-dessus contribueront à cette fantastique ressource et donneront au personnel du campus et au corps enseignant un point de départ pour s’engager dans des pratiques TIFP en classe.

Travaux cités

Garcia, Carolyn M., Kate E. Lechner, Ellen A. Frerich, Katherine A. Lust, and Marla E. Garcia, C. M., Lechner, K. E., Frerich, E. A., Lust, K. A., & Eisenberg, M. E. (2012). Preventing sexual violence instead of just responding to it: Students’ perceptions of sexual violence resources on campus. Journal of Forensic Nursing, 8(2), 61–71. https://doi.org/10.1111/j.1939-3938.2011.01130.x

Seixas, Peter C. (2013). The Big Six Historical Thinking Concepts. Toronto: Nelson Education.

Thumbs upRecommandations :

  • Se concentrer sur ce qui est arrivé à la personne, et non sur ce qu’elle fait. Demander « Qu’est-ce qui vous est arrivé ? » au lieu de « Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? »
  • Reconnaître les avantages pour le corps étudiant, le personnel et le corps enseignant d’adopter une approche tenant compte des traumatismes. Tout le monde a plus de chances d’être en sécurité et d’apprendre.
  • Se concentrer sur la mise en place de « facteurs de protection » pour prévenir les traumatismes chez les étudiants-es pendant la période de transition à haut risque entre le secondaire et le post-secondaire.
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