Introduction

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Pourquoi devrions-nous utiliser des pratiques et des soins tenant compte des traumatismes sur les campus d’enseignement postsecondaire ?

La transition vers l’enseignement postsecondaire peut créer de nombreux défis pour le corps étudiant, mais ceux et celles qui ont des antécédents de traumatismes peuvent rencontrer d’autres défis. Les étudiants-es courent un risque plus élevé que la population générale de subir un nouveau traumatisme, comme une agression sexuelle, lorsqu’ils et elles accèdent à un établissement d’enseignement postsecondaire (Galatzer-Levy et al., 2012). En outre, les étudiants-es ayant vécu des expériences traumatisantes sont plus susceptibles de développer des problèmes de dépression et de consommation de substances (Rytwinski et al., 2013). Si la communauté du campus travaille ensemble avec un sentiment partagé de responsabilité pour la sécurité du corps étudiant (physique, sociale, émotionnelle et académique), alors les étudiants-es affectés-es par un traumatisme peuvent s’épanouir et être des modèles de résilience et de réussite (Davidson, 2017).

Ce sentiment partagé de responsabilité à l’égard des étudiants-es sera appelé « l’adoption d’une approche globale du campus ». Adopter une approche globale du campus en matière de pratiques et de soins tenant compte des traumatismes signifie reconnaître qu’il est essentiel pour le bien-être des étudiants-es et du personnel que tous les membres du campus s’engagent à répondre aux besoins des personnes qui travaillent et étudient dans cet environnement.

Les pratiques et les soins tenant compte des traumatismes étant un vaste sujet, cette trousse d’outils vise spécifiquement à traiter de la manière dont la mise en œuvre des pratiques et des soins tenant compte des traumatismes peut affecter le corps étudiant sur le campus. Nous souhaitons reconnaître que, bien que nous n’en parlions pas en profondeur dans cette trousse d’outils, cette approche peut également être utilisée sur les lieux de travail sur le campus – c’est-à-dire en utilisant une approche tenant compte des traumatismes avec les collègues, les superviseurs-es et tous ceux et celles qui se trouvent entre les deux.

*Remarque sur la terminologie : dans cette trousse d’outils, nous parlons de pratiques et de soins tenant compte des traumatismes, par opposition à « soins tenant compte des traumatismes » ou « pratique tenant compte des traumatismes ». Certaines études et ressources utilisent ces termes de manière interchangeable, car il n’existe pas de terminologie universellement reconnue pour cette modalité. « Les pratiques et les soins tenant compte des traumatismes » est un terme générique qui englobe les interventions et les soutiens cliniques et non cliniques destinés aux personnes touchées par un traumatisme.

Quel est l’objectif de cette trousse d’outils ?

L’objectif de cette trousse d’outils est de donner aux personnes qui travaillent et/ou étudient dans l’espace postsecondaire le contexte, les connaissances et les compétences nécessaires pour commencer à réfléchir et à mettre en œuvre des pratiques et des soins tenant compte des traumatismes dans le cadre de leur travail. Le but de cette trousse d’outils n’est pas de créer des experts-es dans cette gamme variée de pratiques, mais d’offrir au lectorat un espace pour considérer comment les traumatismes ont un impact non seulement sur les personnes avec lesquelles ils et elles interagissent, mais aussi sur eux-mêmes et elles-mêmes. Nous invitons le lectorat à utiliser cette trousse d’outils afin de faire preuve de compassion et de traiter avec soins les autres et soi-même.

Veuillez noter que, comme toutes nos trousses d’outils, il s’agit d’un document évolutif. Au fur et à mesure que nous approfondissons nos connaissances sur le sujet, nous y ajouterons des éléments reflétant les pratiques émergentes et prometteuses qui s’inscrivent dans ce cadre.

Déclaration de positionnement

ette trousse d’outils a été créée en collaboration avec des personnes issues d’organisations communautaires, d’établissements d’enseignement postsecondaire et d’experts-es en la matière. La responsable de ce projet, Ella Wiseman, est une travailleuse sociale de formation qui a vécu des traumatismes et des problèmes de santé mentale et qui apporte cette perspective à cette trousse d’outils. Tous les efforts possibles ont été faits pour inclure des informations sur les diverses expériences de traumatisme et de santé mentale. La recherche et les connaissances utilisées pour cette trousse d’outils ont été obtenues dans une optique critique anti-oppressive.

Statement of Positionality

Comment la pandémie de COVID-19 a-t-elle affecté les traumatismes ?

Les jeunes et les personnes souffrant de troubles mentaux préexistants ont subi certains des impacts les plus prononcés de la pandémie (Commission de la santé mentale du Canada [CSMC], 2022). De nombreux étudiants- es de l’enseignement postsecondaire ont été confrontés-es à l’insécurité alimentaire, à des logements insalubres, à des obstacles à l’accès à la technologie pour communiquer avec d’autres personnes et pour suivre des cours et effectuer des travaux en ligne, à des préoccupations financières telles que l’épuisement des économies, la difficulté à payer les frais de scolarité et d’autres factures, et à des perspectives d’emploi limitées pour l’avenir. Les étudiants-es internationaux-ales, en particulier, ont souffert d’un isolement accru en raison des restrictions de voyage.

pour plus d’informations sur la solitude, consultez notre fiche d’information sur la solitude

Loneliness & Connection - Centre for Innovation in Campus Mental Health
Download Infosheet (PDF)

Le fait d’être entouré de pairs étant un élément important de l’expérience postsecondaire, les sentiments de fatigue, d’isolement social et de solitude étaient plus prononcés chez les étudiants- es touchés-es par la COVID-19 (Statistique Canada, 2020). L’isolement et la solitude ont été particulièrement ressentis par les groupes en quête d’équité, tels que les étudiants-es transgenres, non binaires et racisés-es (Abdrasheva et al., 2022). Les étudiants-es du postsecondaire ont de plus en plus recours à l’alcool, aux substances et au temps d’écran comme mécanismes d’adaptation ; ils et elles développent également de mauvaises habitudes de sommeil (Sillcox, 2022).

Bien que l’isolement social rigoureux se soit atténué dernièrement, la pandémie de COVID-19 se poursuit et continue de nous affecter à bien des égards. Parallèlement, de nombreux autres événements mondiaux ont un impact négatif sur la santé mentale du corps étudiant et du personnel. Les guerres nouvelles et en cours, les problèmes liés au changement climatique et l’aggravation des pressions financières dues à l’inflation exercent une influence énorme et doivent être pris en compte dans le cadre d’une conversation plus large sur la santé mentale.

Thumbs upRecommandations :

  • Intégrer une perspective tenant compte des traumatismes à tous les niveaux (candidatures et recrutement, salles de classe, services de soutien) – adopter une approche globale du campus.
Guide: Version PDF