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Utilisation des pratiques et des soins tenant compte des traumatismes sur les campus

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La section suivante permettra au lectorat de réfléchir à la variété des espaces et des contextes sur les campus et à la manière dont les pratiques et les soins tenant compte des traumatismes peuvent être introduits dans chacun d’entre eux. Nous ferons référence à des exemples et nous proposerons des incitations à la conversation avec des formulations spécifiques. Ces lignes directrices et recommandations sont destinées au corps étudiant ainsi qu’au personnel et au corps enseignant, car toutes les personnes impliquées dans les espaces postsecondaires peuvent bénéficier d’une approche tenant compte des traumatismes.

*Une remarque sur ce qui précède…
Pour véritablement tenir compte des traumatismes, le personnel et le corps enseignant doivent écouter activement leurs étudiants-es, faire preuve de souplesse et adapter leur approche en fonction de l’individu et de ses besoins. Les exemples ci-dessous peuvent fonctionner ou non en fonction de l’individu et ne constituent en aucun cas une liste exhaustive sur la manière d’interpréter les valeurs fondamentales des pratiques et des soins tenant compte des traumatismes.

« L’écoute active consiste à être profondément engagé et attentif à ce que dit l’interlocuteur-trice » (Bureau de l’Ombuds, Université de Boston, 2016). Pour en savoir plus sur l’écoute active et ses composantes, consulter ce document

Superviseurs-ses/gestionnaires

Dans la section suivante, nous examinerons comment introduire les pratiques et les soins tenant compte des traumatismes dans la relation entre les superviseurs-ses et le personnel qu’ils et elles dirigent. Cette section fera une distinction particulière entre la gestion du personnel étudiant (étudiants-es qui fréquentent et travaillent simultanément pour un établissement) et le personnel du campus (non-étudiant). Tout au long de cette section, nous invitons le lectorat à réfléchir à la dynamique du pouvoir inhérente aux relations entre superviseurs-ses et employés-es. Pour en savoir plus sur la dynamique du pouvoir, veuillez consulter notre boîte à outils en deux parties sur la pratique anti-oppressive. Partie 1, Partie 2.
 

Supervision/ gestion du personnel du campus

Il existe de nombreux avantages à aborder la supervision du personnel avec une approche tenant compte des traumatismes. Le personnel est plus susceptible de se sentir en sécurité, d’être responsabilisé et d’avoir confiance en l’organisation lorsqu’il est exposé à cette méthodologie, ce qui peut avoir un impact positif sur la performance et la rétention (Singh et al., 2013 ; Varghese et al., 2018). En outre, lorsque le personnel est exposé aux pratiques et aux soins tenant compte des traumatismes, il est plus susceptible d’incarner cette approche auprès du corps étudiant qu’il sert, des collègues avec lesquels il collabore et du corps étudiant qu’il supervise (SAMHSA, 2014). Cette incarnation profite à l’ensemble de la communauté universitaire.

Les relations entre superviseurs-es et employés-es s’inscrivent dans une structure de pouvoir où les superviseurs- es détiennent le pouvoir et les employés-es ne le détiennent pas (Li et al., 2017). Cette dynamique peut être particulièrement difficile pour les survivants-es de traumatismes qui bénéficient de relations sûres, de confiance et de collaboration. Pour s’assurer que le pouvoir change avec intention et attention, les superviseurs-es doivent être conscients-es d’eux-mêmes et d’elles-mêmes et partager le pouvoir volontairement. Le tableau 1 ci-dessous offre aux superviseurs-es des conseils en matière de communication tenant compte des traumatismes, et le tableau 2 des stratégies concrètes tenant compte des traumatismes. Ces deux tableaux ne sont pas exhaustifs.
 

Supervision et gestion du corps étudiant et du personnel

Les étudiants-es ont souvent de nombreuses priorités concurrentes dans leur vie, au-delà des exigences de l’université. Les superviseurs-es ont le pouvoir de les soutenir en cultivant leurs talents, en respectant leur autonomie, en les préparant à la réussite et en leur donnant le sentiment d’être entendus-es, vus-es et respectés- es. Pour s’assurer que les étudiants-es et le personnel tirent le meilleur parti de leur expérience professionnelle sur le campus, il convient de garder à l’esprit plusieurs pratiques essentielles :

Accorder aux étudiants-es le bénéfice du doute.

Donnez-leur des chances de réussir et, surtout, donnez-leur accès aux ressources nécessaires pour réussir. Fournir des ressources et des conseils peut grandement aider les étudiants-es à atteindre leurs objectifs personnels et professionnels.

Faites-leur connaître les ressources à leur disposition.

Si les étudiants-es ne connaissent pas les ressources disponibles, ils et elles risquent d’être confrontés-es à un obstacle dans leur capacité à atteindre les résultats escomptés ou de trouver leur tâche plus difficile que nécessaire. Créez ou trouvez une liste/un répertoire de ressources dans votre établissement et incluez-le dans un dossier d’accueil ou d’intégration, en y faisant fréquemment référence pour qu’il reste en tête. Les ressources peuvent inclure les services de santé mentale disponibles sur le campus ou les services au corps étudiant tels que l’orientation professionnelle.

Dans la mesure du possible, repensez vos processus et donnez aux étudiants-es la possibilité de choisir quand et comment ils et elles peuvent participer.

Essayez de cocréer des emplois du temps, des heures de réunion et de déterminer les tâches ou les réunions qui peuvent être effectuées à distance. Reconnaissez que le temps et les efforts des étudiants-es sont tout aussi précieux que ceux du personnel à temps plein. Veillez à ce que l’emploi du temps tienne compte de leurs autres engagements sur le campus et en dehors.

Soyez respectueux-se.

Utilisez-le(s) nom(s) et les pronoms avec lesquels vos étudiants-es se présentent et respectez leur identité. Tenez compte des fêtes religieuses ou des périodes de culte quotidiennes lorsque vous planifiez des formations et des réunions. Montrez que vous accordez de l’importance à leur identité unique et à ce que leurs expériences vécues apportent au rôle.

Faites de votre mieux pour qu’ils et elles se sentent entendus-es et compris-es.

Le corps étudiant veut se sentir entendu, vu et soutenu. Vous ne serez peut-être pas toujours en mesure de leur apporter les soins ou le soutien dont les étudiants-es ont besoin, mais vous pouvez faire preuve d’empathie et les orienter vers des aides susceptibles de les aider.

Aidez-les à comprendre les attentes.

La compréhension de leur rôle et de leurs responsabilités les informe de ce qui est ou n’est pas à leur portée, de sorte qu’ils et elles ont une chance d’atteindre le niveau nécessaire. Fournissez un retour d’information afin que les étudiants-es puissent comprendre concrètement ce qu’ils et elles peuvent améliorer et ce qu’ils et elles font correctement. Considérez « l’échec » comme une occasion de réfléchir et de réévaluer le soutien ou les outils nécessaires. Cherchez à obtenir un retour d’information pour vous-même afin d’apprendre à être un-e meilleur-e superviseur-e et à répondre aux besoins de votre équipe actuelle. Demandez un retour d’information peut s’avérer complexe et difficile car il existe une dynamique du pouvoir fixe entre vous et l’étudiant-e ou le membre du personnel. Envisagez de donner à votre personnel la possibilité de soumettre des commentaires anonymes et veillez à ce qu’il connaisse la politique et la procédure à suivre pour faire part de ses préoccupations aux ressources humaines. Enfin, il est essentiel de montrer à votre personnel que vous prenez le retour d’information au sérieux et que vous n’exercerez pas de représailles pour créer des voies d’amélioration continue.

Créez un environnement et une communauté de soutien.

Encouragez-les, célébrez les petites et grandes victoires et créez une communauté où tous les membres de l’équipe s’encouragent et se soutiennent mutuellement. La validation et le réconfort de sources multiples peuvent aider les étudiants-es à surmonter le syndrome de l’imposteur et à prendre confiance en eux et elles et en leurs capacités.

Créez une atmosphère positive en organisant des rencontres individuelles et collectives afin de promouvoir la réflexion individuelle et collective, d’apprendre à se connaître et de reconnaître activement les points forts de chacun-e et de l’équipe. De petites choses comme distribuer des cartes de fête à signer par les membres de l’équipe ou commencer les réunions par des activités brise-glace comme « Qu’est-ce qui va bien pour vous cette semaine ? » ou « Qu’est-ce que vous appréciez chez vos collègues ? » donnent à chacun et chacune l’occasion d’être célébré-e pour sa croissance et ses efforts, rendent l’environnement plus amusant et l’expérience d’apprentissage plus gratifiante.

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