Le point de vue francophone

Tout au long de cette trousse d’outils, nous avons été introduits aux nombreux défis auxquels sont confrontés-es les étudiants-es internationaux-ales. Bien que de nombreux problèmes auxquels sont confrontés-es les étudiants-es internationaux-ales francophones aient été mentionnés tout au long de cette trousse, il existe quelques différences clés qui seront abordées dans cette section. L’une des principales différences ayant un impact sur les nombreux défis auxquels sont confrontés les étudiants-es francophones est la question de la langue. Les étudiants-es venant de pays francophones pour étudier en Ontario apprennent souvent rapidement qu’en dépit du fait que le français est la deuxième langue officielle du Canada, il n’est pas plus facile de naviguer dans la plupart de nos systèmes sociaux, éducatifs et d’emploi en français.

Les étudiants-es internationaux-ales représentent une grande partie de la population étudiante post-secondaire sur les campus de tout le pays. Contrairement aux étudiants-es internationaux-ales qui viennent en Ontario pour étudier dans des établissements anglophones, ceux et celles qui viennent de l’étranger pour étudier dans des campus francophones ont une composition démographique différente et des forces externes qui compliquent encore plus la voie vers l’éducation postsecondaire en français en Ontario.

Au cours de l’année scolaire 2015-2016, les établissements d’enseignement postsecondaire de l’Ontario ont accueilli 21 300 étudiants-es inscrits-es à des programmes d’études postsecondaires en français. Bien que les établissements postsecondaires francophones de l’Ontario puissent accueillir jusqu’à 75 % d’étudiantses internationaux-ales, pour nombre d’entre eux et elles, le système d’immigration canadien peut souvent constituer un obstacle majeur. En 2022, plusieurs articles ont été publiés soulignant le taux de rejet de 60 à 75 % des demandes de visa soumises par des étudiants-es internationaux-ales francophones potentielsles – la majorité d’entre eux et elles provenant d’Afrique francophone. En 2021, 72 % des demandes de visa d’étudiant provenant d’Afrique francophone ont été rejetées, alors que les demandes provenant d’autres régions du monde ont été rejetées à 35 %, ce qui montre les obstacles supplémentaires auxquels sont confrontés-es les futurs étudiants-es internationaux-ales francophones, en particulier ceux d’Afrique, où vivent 44 % des francophones du monde.

Comme nous l’avons déjà mentionné, il est important de reconnaître l’impact de la culture sur le sentiment d’appartenance et donc sur le bien-être des étudiants-es internationaux-ales. S’adapter à la vie en Ontario peut être un défi pour toute personne venant de l’étranger. Pour les étudiants-es internationaux-ales venant de pays francophones, il y a le défi supplémentaire de s’adapter une seconde fois aux communautés francophones souvent plus petites qui existent dans et autour des écoles postsecondaires francophones de l’Ontario.

PLEINS FEUX SUR
  • La Cité, un établissement francophone basé à Ottawa, offre une multitude de services et de soutiens aux étudiants-es internationaux-ales dans le cadre de son Service d’accompagnement international. Offrant aux étudiants-es internationaux-ales un soutien en matière d’orientation, d’intégration et d’informations générales sur la vie du campus et les ressources étudiantes, ce programme est un guichet unique qui permet aux étudiants-es internationaux-ales d’obtenir un soutien et de développer leur confiance et leurs relations sur le campus.
  • L’Université de Hearst est l’une des 2 universités francophones de l’Ontario et la seule université à soutenir les étudiants-es francophones du Nord de l’Ontario. Hearst offre des programmes tels que le Café Étudiant et des services tels que le programme de mentorat, qui sont conçus pour aider les étudiants-es à établir des liens sociaux et à s’intégrer. En facilitant ces occasions pour les étudiants-es de partager leurs expériences, d’apprendre à se connaître, de construire des réseaux et de trouver de l’aide auprès de leurs pairs, Hearst soutient l’intégration des étudiants-es, avec le potentiel que cela s’étende au-delà du campus.
  • Le Collège Boréal est l’un des établissements postsecondaires francophones les plus étendus de l’Ontario. Qu’il s’agisse d’activités organisées de conditionnement physique et de loisirs, de célébrations interculturelles ou d’une foule d’activités sociales en rotation, le Collège Boréal favorise le bien-être des étudiants-es internationaux-ales en créant des expériences et des occasions d’élargir leurs horizons et de s’engager avec leurs pairs, tout en accordant la priorité à la richesse et à la diversité des expériences étudiantes et en les célébrant.
Recommendations
  1. Approche globale du campus – Il est essentiel pour le bien-être des étudiants-es internationaux-ales que tous les membres du campus partagent la responsabilité de soutenir la santé émotionnelle, sociale, physique et mentale des étudiants-es internationaux-ales.
    • Exemple : Améliorer l’accessibilité linguistique des événements sur le campus, des clubs étudiants, des équipes sportives et des soutiens non cliniques. La traduction en français du matériel de promotion et de sensibilisation est un moyen de favoriser l’accès des étudiants-es francophones aux activités et à l’information qui peuvent contribuer au bien-être et au sentiment d’appartenance au campus.
  2. Préparation avant l’arrivée – Comme de nombreux-es étudiants-es francophones découvrent les établissements de niveau postsecondaire de l’Ontario par le biais du recrutement et de la recherche, le fait d’informer les étudiants-es potentiels-les des principaux aspects des barrières linguistiques que la vie en Ontario peut présenter peut les aider à se préparer à la réussite.
    • Exemple : Informer les étudiant-es que l’Ontario est principalement anglophone et que, selon l’endroit où ils et elles étudient, l’accès aux services et aux soutiens en français hors campus peut être limité.
  3. Échange culturel – Offrir aux étudiants-es francophones la possibilité non seulement d’apprendre et de connaître la vie et les coutumes en Ontario, mais aussi de partager leur culture et leurs expériences en nature.
    • Exemple : Faciliter les événements d’orientation en dehors de la « semaine d’orientation » pour aider les étudiants-es francophones à se familiariser avec les services et le personnel de soutien sur le campus ou organiser des cafés de conversation comme celui qui a été mis en lumière à l’Université de Hearst.
  4. Perfectionnement professionnel du personnel et du corps enseignant – Reconnaître que l’adaptation culturelle n’est pas toujours le seul fait de l’étudiant-e. Veillez à ce que le personnel et le corps enseignant possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour aider les étudiants-es internationauxales francophones à s’intégrer à la communauté universitaire en s’adaptant à leur culture et en étant psychologiquement en sécurité.
    • Exemple : Suivre des cours pour former le personnel et le corps enseignant à la sécurité culturelle et aux connaissances utiles sur les cultures des étudiants-es venant de l’étranger. En outre, la lecture de documents sur la façon d’intégrer des principes anti-oppressifs dans votre pratique professionnelle est un autre moyen pour le personnel et le corps enseignant de l’enseignement postsecondaire d’apprendre à mieux soutenir les étudiants-es internationaux-ales qui arrivent dans l’établissement.
  5. Soutien à l’apprentissage de l’anglais – Bien qu’il existe des poches francophones dynamiques dans toute la province, parler l’anglais est un outil utile pour favoriser l’intégration en Ontario. L’organisation d’activités et de cours visant à renforcer les compétences en anglais et la création de réseaux sociaux peut contribuer à ouvrir d’autres voies et à atténuer les difficultés rencontrées dans des systèmes tels que ceux des soins de santé et de l’emploi.
    • Exemple : Offrir aux étudiants-es des cours et des possibilités de pratiquer leur anglais dans le cadre d’activités scolaires informelles ou en les orientant et en les informant sur les aides formelles à l’apprentissage de l’anglais, telles que les cours LINC et les cours de renforcement des compétences linguistiques sur le lieu de travail.
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