Définition de la violence sexuelle
La violence sexuelle est un terme générique désignant un acte sexuel ou un acte visant la sexualité, l’identité de genre ou l’expression de genre d’une personne, que l’acte soit de nature physique ou psychologique. Ces actes peuvent être commis, menacés ou tentés contre une personne sans son consentement, et comprennent l’agression sexuelle, le harcèlement sexuel, la traque, l’attentat à la pudeur, le voyeurisme et l’exploitation sexuelle.
Toute personne peut être victime de violence sexuelle, quelle que soit son identité ou son orientation sexuelle. Cependant, il est important de comprendre que la violence sexuelle affecte différentes communautés et différents individus de diverses manières en fonction de la place qu’ils détiennent au sein de la société. Environ une femme canadienne sur trois sera victime de violence sexuelle au cours de sa vie, mais en raison de l’intersection du sexisme et du racisme, certains groupes distincts sont trois fois plus susceptibles de subir de la violence. Les femmes qui connaissent des taux élevés de violence sexuelle sont les immigrantes, les minorités visibles, les travailleuses du sexe, les femmes transgenres, les femmes handicapées et les femmes des Premières nations, inuits et métis.
Les lieux physiques dans lesquels la violence sexuelle peut se produire sont infinis. Cependant, en raison de la nature systémique et sociétale de l’agression sexuelle, il existe des endroits où l’on peut être plus à risque de subir de la violence sexuelle. Par exemple, un nombre important d’agressions sexuelles se produisent sur les campus universitaires et collégiaux, souvent dans des résidences ou des maisons de fraternité. Malgré l’idée reçue selon laquelle la violence sexuelle est aléatoire et se produit dans des endroits sombres, isolés et non peuplés, les faits démontrent que c’est rarement le cas. Au Canada, la grande majorité des agressions (plus de 80 %) sont perpétrées par une personne connue du ou de la survivant-e et se produisent généralement dans des endroits qui lui sont familiers, comme son domicile ou son lieu de travail.
Une grande partie de la violence sexuelle peut se produire et se produit effectivement dans les sphères publiques et en ligne. Il est prouvé que 45 % des personnes ont subi un comportement sexuel inapproprié et non désiré dans un espace public à au moins une occasion, tandis que 32 % des personnes ont déclaré avoir subi un comportement sexuel inapproprié et non désiré sous forme numérique. Les comportements sexuellement violents peuvent se produire dans divers lieux et sous de nombreuses formes. Toutes les expériences de comportement sexuellement violent sont valides et sérieuses, et tous et toutes les survivants-es méritent soutien et empathie.
Il semble y avoir un effet de la période de l’année ainsi que de l’année d’étude sur la prévalence de la violence sexuelle sur le campus. Des études menées aux États-Unis ont montré que les femmes de première année sont plus exposées aux contacts sexuels non désirés que les femmes de deuxième année, en particulier au début du semestre d’automne. Cette situation est souvent désignée comme la « zone rouge » de la violence sexuelle. Des études antérieures ont mis en évidence le rôle des fêtes dans l’augmentation du risque de violence sexuelle pour les étudiants-es de première année, mais des données plus récentes, provenant également des États-Unis, ont montré que cet effet de zone rouge existe à la fois au sein et en dehors des fêtes, ce qui suggère que la zone rouge ne peut être attribuée à une cause unique, mais probablement à des facteurs plus généralisables.