Données déclarées par la police
Les données déclarées par la police sont un ensemble de données spécifiques qui comprend uniquement les cas d’agression sexuelle qui ont été signalés à la police et qui ont été jugés « fondés ». Les cas qui sont classés comme « fondés » et ceux qui sont classés comme « non fondés » sont largement laissés à la discrétion des officiers-ières. Notre compréhension actuelle des « cas non fondés » présente des lacunes importantes, car ils ne font l’objet d’aucun suivi officiel. Le fait de se fier aux données déclarées par la police pour examiner les taux de violence sexuelle tend à créer des incohérences en raison du nombre élevé d’agressions qui ne sont pas officiellement signalées à la police.
Bien que les données déclarées par la police soient limitées et incomplètes, elles fournissent des indications importantes sur les réalités de la violence sexuelle. Les résultats du Programme DUC ont mis en évidence certains faits déchirants concernant les agressions sexuelles au Canada :
- L’âge médian des victimes d’agression sexuelle signalées à la police était de 18 ans, et une victime sur quatre était un-e enfant de 13 ans ou moins ; ce taux est quatre fois plus élevé que le taux d’agression physique chez les enfants.
- Seulement 41 % des agressions signalées à la police ont donné lieu à des accusations officielles. Lorsqu’une affaire a donné lieu à des accusations, dans 98 % des cas, une personne identifiée comme étant un homme était désignée comme l’accusé-e.
- La grande majorité (87 %) des agressions sexuelles se sont produites entre des victimes et des agresseurs-ses connus-es, et seulement 13 % ont été perpétrées par un-e étranger-ère.
Il est important de noter que, bien que le nombre d’agressions sexuelles et d’autres crimes violents signalés par la police ait diminué au cours des dernières décennies, il n’y a pas eu de baisse des incidents d’agression sexuelle signalés par les victimes elles-mêmes.