Prévalence en matière de violence sexuelle
L’agression sexuelle constitue un crime sur lequel il est difficile de recueillir des données empiriques en raison de la nature complexe des crimes de violence sexuelle. La plupart des statistiques canadiennes sont fondées sur des données déclarées par la police et des données autodéclarées. Cependant, il peut être difficile d’obtenir des statistiques précises pour diverses raisons. En raison de la culture de la honte et de la stigmatisation entourant la violence sexuelle, de nombreux-ses survivants-es choisissent de ne jamais signaler officiellement leurs expériences. De plus, en raison des récits problématiques qui définissent la violence sexuelle selon une définition spécifique et limitée, de nombreux-ses survivants-es n’identifient pas leurs expériences comme étant des violences sexuelles au départ, voire pas du tout. Les survivants-es peuvent également trouver l’expérience du signalement officiel traumatisante et déclenchante de nouveau en raison de la nature des perceptions institutionnelles de la violence sexuelle. Les témoignages suggèrent que la peur des répercussions, la peur du jugement, le manque de confiance dans le système de justice, l’auto-culpabilisation et le sentiment de responsabilité, ainsi que la peur d’avoir à témoigner dans un cadre formel comme une salle d’audience, sont des facteurs dissuasifs importants pour les survivants-es.
Statistique Canada dispose de deux principales sources d’information en ce qui concerne les statistiques sur la violence sexuelle. La première est le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) fondé sur l’incident, qui contient des données déclarées par la police, tandis que l’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens-nes (victimisation) contient des données autodéclarées. Bien que d’autres études aient été menées dans un contexte canadien dans des « poches », Statistique Canada possède le plus grand bassin de données disponibles sur la recherche en matière de violence sexuelle.