Infirmiers-ières examinateurs-trices en cas d’agression sexuelle
Les programmes d’infirmiers-ières examinateurs-trices en cas d’agression sexuelle (Sexual Assault Nurse Examiner, SANE) ont été créés en réponse au problème des survivants-es de violence sexuelle qui se sentent souvent retraumatisés-es par leurs expériences dans les services d’urgence traditionnels des hôpitaux. Ces programmes offrent aux infirmiers-ières une éducation et une formation spécifiques sur les soins médico-légaux et l’intervention en cas de crise, pour les patients-es ayant subi des violences sexuelles.
En Ontario, il existe 35 programmes de ce type, appelés Centres de traitement en cas d’agression sexuelle ou de violence domestique, où les services les plus couramment utilisés par les survivants-es comprennent l’évaluation et/ou la documentation des blessures, ainsi que des soins de suivi sur place. Une étude de ces centres ontariens a révélé que presque tous ou toutes les clients-es ou leurs tuteurs-trices interrogés-es ont déclaré qu’ils ou elles avaient reçu les soins dont ils ou elles avaient besoin, qu’ils ou elles avaient qualifié les soins en général d’excellents ou de bons et qu’ils ou elles avaient affirmé que les soins avaient été prodigués de manière sensible.
Un examen des études sur les SANE a permis de conclure que ces programmes sont efficaces dans cinq domaines :
- soutenir le rétablissement psychologique des survivants-es
- fournir des soins médicaux complets après un viol, comme la contraception d’urgence ou la prophylaxie des maladies sexuellement transmissibles
- documenter les preuves médico-légales du crime
- améliorer les poursuites judiciaires dans les affaires d’agression sexuelle
- et créer un changement communautaire en rassemblant plusieurs prestataires de services
Ces conclusions étaient toutefois provisoires, car les auteurs-trices ont prévenu que la plupart des études n’étaient pas suffisamment contrôlées ou rigoureuses pour tester correctement l’efficacité des programmes SANE.
Une enquête menée auprès des infirmiers-ières des services d’urgence aux États-Unis a révélé que les infirmiers-ières formés-es par les SANE avaient une attitude plus positive envers les patients-es victimes d’agressions sexuelles que les infirmiers-ières non formés-es par les SANE. Cette étude suggère qu’en général, les infirmiers-ières bénéficieraient d’une formation SANE afin d’améliorer l’état et la satisfaction des patients-es.
Une autre étude qualitative portant sur les expériences des survivants-es de viols avec des infirmiers-ières formés-es en SANE a révélé que le programme offrait aux survivants-es des soins et de la compassion, des explications claires du processus d’examen et des résultats, ainsi que des choix pendant l’examen, et que ces expériences étaient perçues par les survivants-es comme humanisantes.
Bien qu’il n’existe actuellement aucune étude sur les programmes SANE au sein des campus universitaires ou collégiaux, un examen systématique des impacts de la violence sexuelle sur les survivants-es au niveau collégial suggère que les infirmiers-ières des établissements de santé sur le campus sont bien placés-es pour intervenir en cas de violence sexuelle. Les auteurs-trices recommandent que les infirmiers-ières des campus s’efforcent d’utiliser des définitions cohérentes de la violence sexuelle lors de l’identification des survivants-es et de promouvoir une atmosphère qui encourage la discussion entre patients-es et prestataires en minimisant les obstacles au dévoilement. Ces recommandations peuvent éventuellement être mises en œuvre par le biais d’une formation SANE pour les infirmiers-ières sur les campus.
Dans l’ensemble, les données sur les programmes SANE suggèrent qu’ils sont efficaces pour fournir des soins adéquats aux survivants-es, mais des études supplémentaires sont encore nécessaires.