Définition

Comme le montrent les citations ci-dessus, le handicap est un phénomène humain complexe dont les définitions se recoupent. Selon la Loi sur l’accessibilité du Canada, le handicap « s’entend de toute déficience – notamment physique, intellectuelle, cognitive, mentale ou sensorielle, trouble d’apprentissage ou de la communication ou limitation fonctionnelle, de nature permanente, temporaire ou épisodique, manifeste ou non et dont l’interaction avec un obstacle nuit à la participation pleine et égale d’une personne dans la société. »

Dans une définition plus nuancée, l’Organisation mondiale de la santé affirme que « le handicap fait partie de l’être humain… Le handicap est l’interaction entre des sujets présentant une affection médicale, par exemple la paralysie cérébrale, le syndrome de Down ou la dépression, et des facteurs personnels et environnementaux, par exemple des attitudes négatives, des moyens de transport et bâtiments publics inaccessibles, et un accompagnement social limité. » Il est également important de comprendre comment le handicap est défini dans le Code des droits de la personne de l’Ontario, puisque tous les établissements d’enseignement postsecondaire de l’Ontario relèvent de sa compétence. Ce qui suit est tiré de la politique de la Commission ontarienne des droits de la personne sur l’éducation accessible aux élèves handicapés (2018). L’article 4 du Code définit le terme « handicap » comme suit :

    1. tout degré d’incapacité physique, d’infirmité, de malformation ou de défigurement dû à une lésion corporelle, une anomalie congénitale ou une maladie, et, notamment, le diabète sucré, l’épilepsie, un traumatisme crânien, tout degré de paralysie, une amputation, l’incoordination motrice, la cécité ou une déficience visuelle, la surdité ou une déficience auditive, la mutité ou un trouble de la parole, ou la nécessité de recourir à un chien-guide ou à un autre animal, à un fauteuil roulant ou à un autre appareil ou dispositif correctif
    2. un état d’affaiblissement mental ou une déficience intellectuelle
    3. une difficulté d’apprentissage ou un dysfonctionnement d’un ou de plusieurs des processus de la compréhension ou de l’utilisation de symboles ou de la langue parlée
    4. un trouble mentale
    5. an injury or disability for which benefits were claimed or received under the insurance plan established under the Workplace Safety and Insurance Act, 1997.

La politique de la Commission ontarienne des droits de la personne sur le capacitisme et la discrimination fondée sur le handicap (2016), quant à elle, reconnaît que la définition du handicap a évolué au fil du temps et qu’elle peut désormais inclure des conditions qui ne sont pas énumérées à l’article 4 du Code. Elle reconnaît que le handicap doit être défini de la manière la plus large possible.

Un point important qui n’est pas précisé dans ces définitions est que les handicaps peuvent être apparents (visibles) et non apparents (invisibles). Les handicaps visibles sont facilement perceptibles par les autres, comme les handicaps physiques, tandis que les handicaps invisibles ne sont pas immédiatement apparents, comme les maladies chroniques ou les troubles de la santé mentale. En outre, certains handicaps peuvent être épisodiques, de sorte que la personne subit des fluctuations dans l’impact de son handicap sur elle, et connaît des bons et des mauvais jours.

Les handicaps sont extrêmement fréquents. En fait, Statistique Canada indique qu’en 2017, 22 % de la population canadienne âgée de plus de 15 ans présentait au moins un handicap. L’organisme indique également qu’en 2017, les incapacités liées à la santé mentale étaient le type d’incapacité le plus répandu chez les jeunes de 15 à 24 ans. Même si ce n’était pas le cas il y a 20 ans, une proportion croissante d’étudiants-es inscrits-es auprès des bureaux de services aux personnes en situation de handicap vivent avec un handicap lié à la santé mentale, ce qui modifie le climat sur le campus, ainsi que la nécessité de réfléchir aux pratiques.

Dans une étude réalisée par Fichten et al. en 2003, l’extrapolation des données recueillies auprès de l’administration des établissements d’enseignement suggère que plus de 100 000 étudiants-es en situation de handicap (documentés-es ou non) étaient inscrits-es dans un établissement postsecondaire canadien, mais que seulement un quart à la moitié d’entre eux et elles étaient inscrits-es pour recevoir des services liés à leur handicap. Par ailleurs, selon l’enquête du Consortium canadien de recherche sur les étudiants universitaires de 2011, 9 % des étudiants-es de premier cycle et 7 % des étudiants-es de deuxième cycle ont déclaré avoir un handicap. Ces chiffres soulignent que les handicaps sont fréquents sur les campus postsecondaires et que le nombre d’étudiants-es en situation de handicap et le nombre d’étudiants-es inscrits-es auprès du bureau des services aux personnes en situation de handicap diffèrent souvent.

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