Rôles et responsabilités

Rôle de l’établissement postsecondaire

L’obligation légale de prendre des mesures d’adaptation incombe à l’établissement, et non à une personne ou à un service en particulier.

Pour s’acquitter de leur obligation de prendre des mesures d’adaptation, les établissements ont les responsabilités suivantes :

  • Veiller à ce que l’environnement scolaire soit accueillant et que tous les étudiants-es se traitent mutuellement avec respect.
  • Prendre des mesures correctives immédiates en réponse aux incidents d’intimidation et de harcèlement.
  • Sensibiliser l’ensemble du corps enseignant, du personnel et du corps étudiant aux questions liées au handicap.
  • Examiner l’accessibilité de l’ensemble de l’établissement.
  • Tenir compte des besoins des étudiants-es en situation de handicap lors de la création ou de la révision de services, de politiques, de processus, de cours, de programmes ou de cursus, ou d’espaces physiques.
Rôle de l’étudiant-e

Les étudiants-es de l’enseignement postsecondaire sont censés-es être des partenaires actifs dans le processus de mesures d’adaptation du handicap. Ils et elles doivent notamment faire connaître leur demande de mesures d’adaptation en s’inscrivant auprès du bureau des services aux personnes en situation de handicap de l’établissement et en lui fournissant les documents relatifs à leur handicap. Ils et elles doivent également faire part de leurs besoins en matière de mesures d’adaptation à leur conseiller-ère en accessibilité (ou consultant-e – les appellations varient d’un établissement à l’autre) et collaborer avec lui ou elle pour déterminer les mesures d’adaptation possibles, notamment en lui faisant part des mesures d’adaptation qui se sont avérées utiles par le passé.

Il est important que les étudiants-es en situation de handicap sachent que les mesures d’adaptation dans l’enseignement post-secondaire sont mises en place pour leur fournir un accès équitable à leurs cours – elles ne garantissent pas les résultats. Ils et elles doivent toujours satisfaire aux objectifs d’apprentissage du cours et aux exigences essentielles pour réussir leurs cours.

Bien que ces responsabilités et ces attentes pour les étudiants-es puissent sembler minimes, et que les attentes de la faculté puissent sembler décourageantes par contraste, il est important de comprendre que le processus de mesures d’adaptation académiques n’est pas facile pour les étudiants-es. En fait, on estime que 100 000 à 200 000 étudiants-es au Canada ont besoin de mesures d’adaptation, mais ne les ont jamais demandées ou obtenues. Les raisons possibles sont diverses, notamment l’impossibilité de recevoir la documentation médicale nécessaire pour obtenir les mesures d’adaptation. Il se peut que les étudiants-es n’aient pas accès à un médecin capable ou désireux de signer la documentation médicale, et de nombreux étudiants-es n’ont pas de médecin capable de répondre aux besoins des étudiants-es souffrant de troubles mentaux. En outre, une évaluation psychopédagogique visant à diagnostiquer des troubles de l’apprentissage, un TDAH ou un trouble du spectre de l’autisme à l’âge adulte peut coûter en moyenne 3 500 $.

En outre, les étudiants-es qui ont bénéficié de mesures d’adaptation à l’école primaire et secondaire n’ont souvent pas été inclus dans les conversations sur leurs mesures d’adaptation et n’ont probablement pas appris à défendre leurs besoins en matière de mesures d’adaptation. Les étudiants-es peuvent ne pas savoir comment accéder aux mesures d’adaptation, peuvent craindre de faire un dévoilement au bureau des services aux personnes en situation de handicap et craignent souvent que leurs mesures d’adaptation ne restent pas confidentielles lorsqu’ils ou elles essaieront d’entrer sur le marché du travail après l’obtention de leur diplôme. En plus de la stigmatisation des handicaps, ces obstacles signifient qu’il n’est pas simple pour un-e étudiant-e d’obtenir une lettre de mesures d’adaptation et de s’adresser ensuite à sa faculté pour mettre en place la mesure d’adaptation en question.

Rôle des bureaux de services aux personnes en situation de handicap

Les conseillers-ères en accessibilité, parfois appelés consultants-es ou conseillers-ères, travaillent avec des étudiants-es en situation de handicap pour établir un lien entre les handicaps fonctionnels de l’étudiant-e et les mesures d’adaptation universitaires appropriées, pour élaborer avec l’étudiant-e un plan de mesures d’adaptation personnalisé et pour communiquer ce plan (ou aider l’étudiant-e à le faire) à la faculté dont il dépend. Le travail des services d’accessibilité est guidé par les trois principes de mesures d’adaptation décrits ci-dessus.

Rôle du corps enseignant

Le corps enseignant est un partenaire clé dans la prise de mesures d’adaptation pour les étudiants-es en situation de handicap de l’enseignement postsecondaire. Il est également guidé par les trois principes décrits ci-dessus. Son rôle consiste notamment à préserver le droit de l’étudiant-e à la confidentialité, à accepter que l’étudiant-e agisse de bonne foi et à mettre en œuvre les mesures d’adaptation nécessaires. Les enseignants-es doivent contacter le ou la conseiller-ère en accessibilité de l’étudiant-e s’ils ou elles ont des questions, des inquiétudes ou s’ils ou elles pensent qu’une ou plusieurs mesures d’adaptation entraîneraient une contrainte excessive. Il ne leur appartient pas de refuser les mesures d’adaptation qui les préoccupent.

Pour promouvoir le principe d’intégration et de pleine participation, les enseignants-es doivent s’assurer que leur classe est accueillante et que tous les étudiants-es se traitent mutuellement avec respect, qu’ils et elles incluent les étudiants-es en situation de handicap dans toutes les activités de la classe et qu’ils ou elles prennent des mesures immédiates en cas d’intimidation ou de harcèlement dans l’environnement d’apprentissage.

Rôle du personnel post-secondaire

Le personnel de l’enseignement post-secondaire, bien qu’il ne soit généralement pas tenu de mettre en œuvre des mesures d’adaptation, a néanmoins la responsabilité de soutenir les étudiants-es en situation de handicap de l’enseignement post-secondaire. Le personnel doit connaître le bureau des services aux personnes en situation de handicap de son établissement et être en mesure d’y aiguiller les étudiants-es le cas échéant. Pour plus d’informations sur la manière et le moment d’aiguiller les étudiants-es, voir la fiche d’information liée à cette trousse d’outils.

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