Modèles de handicap

Il existe des modèles différents qui peuvent nous aider à comprendre le handicap et son contexte dans la société. Il est important que le personnel de l’enseignement postsecondaire sache quels modèles il utilise lorsqu’il s’adresse à des étudiants-es et à des collègues en situation de handicap et qu’il s’engage avec eux et elles. Si l’on utilise le modèle médical, par exemple, il faut être conscient des critiques envers ce modèle et prendre le temps de remettre en question ses propres hypothèses.

Modèle médical

Selon le modèle médical, le handicap est axé sur la réadaptation des fonctions corporelles et mentales. Ce modèle suppose que le handicap a un impact sur la qualité de vie d’un individu et que les handicaps doivent être corrigés par une intervention médicale. Le modèle suppose également qu’en améliorant le fonctionnement des personnes en situation de handicap par des interventions médicales, celles-ci peuvent accéder à une vie « normale ». Par exemple, la phrase « il ne peut pas lire ce livre parce qu’il est aveugle » met en évidence l’utilisation du modèle médical. Le modèle médical a souvent été critiqué parce qu’il met l’accent sur la déficience du handicap plutôt que sur les systèmes et les structures qui ont un impact sur la vie des personnes en situation de handicap. En outre, le modèle médical dépeint les corps handicapés comme pathologiques et défectueux, ce qui peut avoir un impact sur l’image que les personnes en situation de handicap ont d’elles-mêmes et sur la manière dont la société considère et traite les personnes en situation de handicap.

Modèle social

En revanche, le modèle social du handicap décrit le handicap comme une façon dont la société est organisée plutôt que de la déficience ou de la différence d’une personne. Ce modèle cherche à supprimer les obstacles qui limitent les choix de vie des personnes en situation de handicap afin de leur permettre de participer pleinement à la vie « normale ». Selon ce modèle, le handicap est une expérience vécue par la personne, et non une chose qu’elle possède. Le modèle reconnaît également que les attitudes à l’égard des personnes en situation de handicap peuvent constituer des obstacles en soi, nécessitant une éducation et une action proactive. Par exemple, la phrase « il ne peut pas lire ce livre parce qu’il n’est pas écrit en braille » met en évidence l’utilisation du modèle social. Il est important de noter que le modèle social ne nie pas le fait que les personnes en situation de handicap peuvent demander une intervention médicale pour minimiser l’impact de leur handicap, bien que cela ait été une critique courante du modèle.

Modèle fondé sur les droits de la personne

Le modèle du handicap fondé sur les droits de la personne s’appuie sur le modèle social en reconnaissant que les personnes en situation de handicap ont des droits et en affirmant que l’État et les autres acteurs ont la responsabilité de respecter ces droits. Ce modèle est issu de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées. Ce modèle affirme que les obstacles dans la société sont en fait discriminatoires et donne aux personnes en situation de handicap des voies par lesquelles elles peuvent faire valoir leurs droits et se plaindre lorsqu’elles se heurtent à ces obstacles. Le modèle des droits de la personne reconnaît également que le handicap est un élément naturel de la diversité humaine et une partie de l’identité, et que les personnes en situation de handicap ont donc droit aux mêmes droits, opportunités et privilèges que les personnes qui ne sont pas en situation de handicap.

Remarque importante sur les modèles autochtones du handicap :

Les conceptions du handicap issues du monde autochtone sont quelque peu différentes des modèles de handicap décrits ici. Ces conceptions sont généralement fondées sur le respect de l’interdépendance fondamentale de tous les êtres dans leur diversité et leur différence. En fait, la littérature suggère que de nombreuses communautés autochtones trouvent le terme « handicap » étranger et contradictoire par rapport à leur compréhension des handicaps. Pour certains peuples autochtones, l’idée de « normalité » dans la santé d’une personne est liée à l’équilibre qu’elle trouve dans sa spiritualité, sa famille, ses liens sociaux et son attachement ancestral à la terre.

Ce sont les modèles de handicap que vous pouvez utiliser, vous et d’autres, lorsque vous interagissez avec des étudiants-es et des pairs en situation de handicap. La société dans son ensemble évolue vers l’utilisation des modèles sociaux et des modèles fondés sur les droits de la personne, en partie parce que les activistes en situation de handicap ont encouragé leur utilisation car ils promeuvent la dignité et l’autonomie. Il est toutefois important de comprendre ces modèles afin de pouvoir reconnaître et inviter les autres et soi-même à réfléchir et à changer d’approche lorsque le modèle médical est utilisé exclusivement, par exemple.

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